La mer & Airs de liberté / Gabi Hartmann

Gabi Hartmann est une artiste qui nous embarque tout en douceur sur un voilier teinté de jazz, avec son délicieux grain de voix velouté. Son parcours en fait une femme atypique qui a non seulement appris le jazz au Conservatoire et à la Schola Cantoruma mais aussi suivi des études d’ethnomusicologie et étudié les sciences politiques et la philosophie. Engagée pour la cause des réfugiés, elle réalise ce petit bijou « La Mer », présent sur son premier album, et composé d’après la célèbre chanson de Charles Trenet. A suivre, « Airs de liberté » avec le même engagement.

« C’était en 2015 et il y avait beaucoup de personnes exilées à Paris. J’habitais dans le quartier de La Chapelle où ils étaient très présents. Je viens d’une famille où on est assez engagés sur cette cause, et cette chanson m’est venue ; j’ai d’abord été inspirée par Charles Trénet et je me suis dit qu’il fallait que je la réécrive pour avoir une vision plus contemporaine et actuelle, sur un sujet qui me touche énormément. »

La mer / Gabi Hartmann

La mer qu’on voit danser
A des reflets de sang
Des corps de naufragés,
Dans l’oubli, chavirant
La mer a emporté
Au fond dans ses abîmes
Les rêves inachevés
Des âmes anonymes
Voyez tous ces bateaux,
Se briser dans les vagues
Voyez tous ces visages,
Se noyer près des rivages
Nos gouvernants sans âme,
Qui les regardent se noyer
Nos gouvernants sans âme,
Qui les regardent sans les compter
Comme il fait noir
Dans ces eaux froides
Comme il fait noir
Dans ces eaux froides
Comme il fait sombre
Quand le monde
Se brise dans les vagues
La mer qu’on voit danser
A des reflets de sang
Au fond sous les marées
Des corps coulent par milliers
Elle a noyé nos cœurs
Meurtris devant l’horreur
Sur leurs paupières se ferment
Nos songes d’humanité
Voyez tous ces radeaux
Se briser dans les vagues
Voyez tous ces visages
Se noyer près des rivages
Nos gouvernants sans âme
Qui les regardent se noyer
Nos gouvernants sans âme
Qui les regardent
Sans les nommer
Demandons-nous
Ce qui se passe
Demandons-nous
Ce qui se passe
Est-ce la mer
La seule coupable de ce drame?