Du cuivre, on en trouve partout : dans le soleil où il a été identifié par spectroscopie, dans les aérolithes, dans les roches, les plantes, les animaux, chez lesquels il remplace parfois le fer dans le sang des crustacés par exemple. Ce matériau est aussi l’un des plus anciens métaux utilisés par l’homme. Les premières traces de son utilisation remontent à plus de 700O ans avant JC (voir historique ci-dessous).
Immensément populaire et utilisé au cours des siècles derniers à de multiples fins, le cuivre est aujourd’hui présent, grâce à son excellente conductivité électrique, sa ductilité et sa solidité, dans la plupart des objets de notre quotidien, en particulier les installations et équipements électriques : câbles, moteurs, appareils électroniques, smartphones, électroménager, mais aussi dans les voitures, en particulier électriques, les stations et bornes de recharge, ce qui pose de sérieux problèmes.
Une voiture contient entre 25 et 50 kg de cuivre, une motrice de TGV 10 tonnes.
Les quantités disponibles sur notre planète sont en voie d’extinction,. Au vu des réserves actuelles connues, la Terre renfermerait environ 500 milliards de kilos de cuivre. Ce nombre qui véhicule une image d’abondance est pourtant trompeur car, au rythme actuel de consommation, ces quantités ne tiendraient qu’entre 20 et 30 ans.
Plus important encore, le cuivre est associé à différentes contraintes économiques et environnementales lors de son extraction : coûts élevés, pollution…
La construction de carrières a un impact considérable sur l’environnement. Il en va de même pour les processus de traitement et d’affinage, particulièrement polluants.
Mais si le cuivre peut-être extrait à l’état naturel avec les conséquences écologiques graves que l’on connait, il se prête également très bien au recyclage. Le développement des infrastructures capables de gérer ce processus s’impose comme une priorité stratégique au niveau mondial.
2/3 du cuivre produit depuis 1900 est toujours en circulation aujourd’hui (soit + de 350 millions de tonnes).
Contrairement à d’autres matériaux, le cuivre peut être récupéré, refondu et réutilisé à l’infini sans perte de ses propriétés. Le cuivre recyclé est exactement le même que celui qui est issu de la production minière. Recycler l’ensemble du cuivre usagé revient donc à posséder des réserves “tournantes” virtuellement illimitées.
À quantité égale, le recyclage du cuivre permet d’économiser près de 80 % de l’énergie indispensable à son extraction. Cependant, cette opération est tout de même énergivore et génératrice d’émissions de gaz à effet de serre car il faut chauffer ce métal solide à plus de 1000 degrés.
Si le recyclage est une solution indispensable à exploiter, il va être important de faire des choix quand à l’utilisation de ce matériau (et d’autres métaux). Si les industriels rêvent (encore!) de nous vendre deux voitures électriques par foyer, les bornes de recharges et la production électrique qui vont avec ce « pur » fantasme financier, il n’est tout simplement pas réaliste de l’envisager au vu des quantités astronomiques envisagées pour de tels projets. L’humanité toute entière va devoir revoir ses besoins et ses priorités en terme d’usages et de consommation. Revoir aussi la façon de construire des maisons ou des objets en diminuant l’usage de métaux dans les années à venir.
Cuivre / Recyclage & Chiffres
A l’heure actuelle, 44% de la demande totale de cuivre en Europe est satisfaite grâce au cuivre recyclé. Le métal rouge participe ainsi à la création d’une économie circulaire.
Les déchets, tels que les téléphones portables et les ordinateurs en fin de vie, contiennent de 5 à 18 % de leur poids en cuivre (Un ordinateur contient en moyenne 1,5 kg de cuivre). A partir du cuivre récupéré dans un ordinateur en fin de vie, soit environ 1,5 kg, on peut produire 4 mètres de canalisation.
35 % des besoins mondiaux sont aujourd’hui assurés par le recyclage de déchets contenant du cuivre (robinetterie, appareils ménagers, matériel informatique et électronique…). Cette part atteint même 45% en Europe (selon International Copper Study Group (ICSG).)
Histoire du métal rouge
Le cuivre est l’un des plus anciens métaux utilisés par l’homme. Les premières traces de son utilisation remontent à 8 700 ans avant JC.
Il est possible de retrouver les plus anciennes traces de fusion du cuivre dans des fours à vent iraniens, découverts sur le site archéologique de Sialk III, qui datent du Vème siècle av. J.-C.
En 2 300 ans avant notre ère, les civilisations d’antan ont allié le cuivre à l’étain. La combinaison de ces deux matériaux a éveillé une révolution technologique sans précédent. C’était le début de l’âge de bronze.
« Puis, autour de son torse, il passe la cuirasse. Sur son épaule, il jette ensuite son épée en bronze à clous d’argent, ainsi que son solide et vaste bouclier, dont l’éclat resplendit dans le lointain, pareil à celui de la lune. » Homère, L’Iliade, les armes d’Achille.
L’utilisation du cuivre était alors un métal très répandu, et on raconte que l’île de Chypre est relèvement au cuivre. Les historiens affirment que l’exploitation des premières mines de cuivre à l’état natif était effectuée sur cette île. Cette exploitation a permis aux civilisations minoenne, mycénien et phénicienne de jouir des richesses issues de ce métal très convoité.
Dans nos villages européens, au début du 20e, le cuivre plaît car c’est un beau matériau qui vieillit bien, donnant un charme particulier à nos vieux toits vert-de-gris. Tout ce monde était fier d’arborer dans sa cuisine ces beaux ustensiles or-orangé. La généralisation de la distribution en eau a fait explosé la demande de cuivre.
Depuis le milieu des années 1960, la consommation mondiale en cuivre raffiné a augmenté de plus de 250 % (passant de 5 à 18 millions de tonnes).
Avec le développement des nouvelles technologies et de l’électronique de masse, la consommation de cuivre s’est largement accrue : en 2020 par exemple, la production mondiale de cuivre s’élevait à près de 21 millions de tonnes, alors qu’elle était déjà de 16 millions de tonnes en 2010.
Sources et pour en savoir plus :
https://www.enerzine.com/leurope-recycle-son-cuivre-pour-couvrir-ses-besoins/12022-2012-05
Pigraï ' Flair / La culture a du sens 