L’image moderne du clown avec de la peinture et des couleurs vives sur le visage est due à l’Anglais Joseph Grimaldi, fils d’un maître de ballet italien, qui importe sur les scènes anglaises cette comédie de pantomime. Il a rendu le personnage théâtral du clown plus important qu’autrefois. Sous un maquillage il pouvait exprimer, grâce à ses yeux et à ses grimaces, toutes sortes de sentiments et d’émotion. Il lui arrivait même de bouger ses oreilles dans ses spectacles. Danseur, acrobate et mime , il commença à Londres en tant que danseur de corde en 1758.
« Le clown anglais, on sait ce que c’est. Acrobate et mime tout à la fois, il cumule les grimaces effarées de Pierrot et la danse disloquée de Polichinelle, les travestissements, les subtilités comiques d’Arlequin et les bonds agiles, les cabrioles impossibles, … Il faut au clown, comme à l’acteur, l’observation sagace des physionomies, des gestes, de tout ce qui révèle et manifeste les différentes impressions de l’être. Il lui faut, comme aux disciples du gymnaste, un assouplissement musculaire, un développement d’énergie nerveuse, qui placent son corps dans des conditions tout à fait exceptionnelles, lui donnant sur cet ensemble d’organes surexcités le droit absolu dont parle la loi romaine, — le droit d’en user et d’en abuser au besoin. « La vie d’un clown, mémoires de Grimaldi / E.-D. Forgues



« Grimaldi avait exercé ce droit sans mesure, emporté par son zéle d’artiste, par sa soif de renommée, un peu aussi par la nécessité ; car, imprévoyant et confiant comme le sont en général ces pauvres enfants de la balle, il avait toujours trouvé moyen de gaspiller, par d’absurdes placements ou par des spéculations plus absurdes encore, les économies réalisées sur des gains »

Le Clown nait en Angleterre, précisément au sein du théâtre élisabéthain sous la période de deux des plus grands dramaturges au monde : Christopher Marlowe et William Shakespeare.
Le clown au théâtre élisabéthain

Le théâtre élisabéthain, parfois appelé théâtre de la Renaissance anglaise, désigne le style de représentation théâtrale qui se développa sous le règne d’Élisabeth Ire d’Angleterre (r. de 1558 à 1603). Les Élisabéthains n’avaient pas inventé le théâtre dont les pièces étaient jouées depuis leur invention par les Grecs du VIe siècle avant Jésus-Christ.
L’Angleterre médiévale fut le témoin de pièces de moralité et de pièces mystérieuses, et même de pièces jouées par des acteurs lors de cérémonies religieuses et de fêtes mais il y avait aussi des masques, un type de mime où des artistes masqués chantaient, dansaient et récitaient des poèmes, portaient des costumes extravagants et se tenaient devant des décors peints.
L’abandon des sujets religieux controversés conduisit les écrivains à explorer d’autres thèmes et leur imagination ne connut aucune limite. Les sujets historiques étaient particulièrement populaires auprès des nouveaux dramaturges, à une époque où le sentiment de nationalisme anglais se développa comme jamais auparavant. Ce sentiment se conjuguait à un intérêt humaniste pour l’antiquité grecque et romaine.

Les villes d’Angleterre finançaient depuis longtemps des spectacles publics auxquels participaient des musiciens, des acrobates et des bouffons, et ces spectacles continuèrent même une fois le théâtre devenu populaire.
La période élisabéthaine vit ces spectacles publics se transformer en un corps professionnel d’amuseurs. Les premières troupes d’acteurs professionnels étaient sponsorisées par la reine, les nobles et tous ceux qui avaient assez d’argent pour de tels divertissements.
Si le Clown tenait une place de choix à l’intérieur de certaines pièces du théâtre élisabéthain – avec pour but d’attirer au Globe ou au Rose le public populaire – il intervenait parfois aussi à la fin des représentations. Il se livrait alors à l’improvisation et faisait souvent participer le public.
Allant bien au-delà du simple bouffon, le Clown du théâtre élisabéthain faisait preuve de beaucoup d’esprit.



Les premiers théâtres étaient construits dans les banlieues des villes, loin de la juridiction directe des maires. Le théâtre était très bon marché (à partir d’un penny le billet, soit environ 1 dollar aujourd’hui) et très populaire, et donc très difficile à réprimer, même lorsque les puritains gagnèrent en importance au milieu du 17e siècle et fermèrent temporairement tous les lieux de réunion publique à partir de 1642.
En 1660, avec le retour des monarchistes, les théâtres rouvrirent leurs portes et les compagnies d’acteurs furent très vite recréées.
Source : https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-18993/theatre-elisabethain/



La même année, toujours en Angleterre, naissance de Thomas Kemp qui sera le premier clown anglais a se produire sur la piste du fameux cirque Olympique du Boulevard des temples à Paris et dont l’influence sur l’art clownesque Français ne sera pas négligeable.