Poésie / Eternité / Alan Mabden

Je suis fatigué d’avoir osé
Tout ce que la vie me proposait
Les joies, les peines, les à peu près
Que retenir de tout ça
Dans un monde de fatras
De guerre et d’au-delà
Des ondes de désespoir et de très près
La jungle des armes et des crocos
Des sanglots aux violons celles
Qui t’emprisonnent et t’ensorcellent
Jusqu’au soir de très longues nuits
Vers l’aube du lendemain
Recommencer, toujours recommencer
Renaître chaque jour, mourir chaque nuit
Vaincre les peurs, l’angoisse du néant
Croire en quelque chose, en ce présent
Ce quelqu’un, ce quel que soit
La passion ou la raison
Déraisonner pour mieux résonner
Vaincre la douleur, vivre l’orgasme
Si précieux, si rare quand il est vrai
Qu’il vient de loin, du cri, de la vie
Il ya des jours ou je ne vis pas
De plus en plus de nuits ou je m’éveille
Aux profondeurs de mon âme inanimée
Secrète
Que seules quelques oreilles ont perçu
Quelques bouches vécu
Des saveurs inachevées
Comme une note tendue vers l’éternité
Qui s’amenuise, petit à petit pour fondre vers
Le silence
Seul éternel vainqueur
A jamais
Et pourtant lui casser la gueule
Lui crier dans l’oreille que nous sommes vivants
Seuls les humains font ça
Et peut-être les loups
Peut-être les dauphins, les oiseaux
Peut-être sont-ils conscients,
Comme nous de ce carnage, ce vent violent
Mais aussi, sans doute, comme nous
Fascinés par le soleil levant
La promesse d’un jour nouveau
Il y a tant à voir, à aimer
Sans doute est-ce trop pour chaque homme
Chaque femme
L’enfant, lui, ne réfléchit pas
Il vit l’instant
L’animal aussi
Devrions nous renaître anima?
A minima?
Juste nous satisfaire de chaque soleil puissant
De chaque caresse, de chaque baiser
Notre épiderme dit tout
Comme une interface avec un monde
Réel?
L’est-il vraiment?
Sommes nous vraiment au courant?
Nous croyons
Imaginons
Supposons
Mais quoi!
Nous sommes des ignorants
Des croyants
Infantiles de l’espoir
Pourtant
La loi est là
Celle de l’univers
Implacable
De froid, de gaz
D’apesanteur
Nous flottons dans l’espace
Vers une destination
Que nous nommons Dieu
Une sorte de cap ou de boussole
Sans carte, démunis
Sur un océan d’infinis
Juste un vaste bordel
De gros cailloux qui font joli
Dans le ciel de notre nuit

Je suis fatigué
Juste sombre
Et pourtant une lumière m’inonde
Je ne sais d’où elle vient
Mais je sais qu’elle me fait du bien
Apaisante
Elle sera la pour ma dernière nuit
Ou il fera jour
Pour l’éternité

@Alan Mabden / tous droits réservés / Jeudi 29 Septembre 2022

2 commentaires

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s