Nous verrons dans cet article l’importance du couvert forestier à l’échelle de la planète, son rôle majeur sur le cycle de l’eau et l’enjeu vital dès ce début de 21e siècle de replanter massivement (et intelligemment!) des forêts et bien sûr de les protéger contre les incendies (je ferais un article entièrement consacré à leur protection). La croyance prédominante est que l’effet puits de carbone constitue l’apport essentiel des forêts pour lutter contre le réchauffement. Si ce mécanisme est bien réel et important, le rôle de la forêt sur le cycle de l’eau est encore plus fondamental pour la vie sur terre. Elles entretiennent les régimes de pluie sur les continents et constituent une arme contre les sécheresses.

On estime qu’en moyenne 40% des précipitations sur les continents proviennent des effets d’évapotranspiration liés à la végétation. Ce phénomène combiné eau et forêt peut dans certaines régions du monde s’élever à 70%.
Les sols rendus imperméables, les sols nus ou à faible couvert végétal, perturbent totalement ce cycle et augmentent les inondations tout en faisant diminuer l’évapotranspiration et donc les précipitations.
Dans le livre de Jean Giono, « l’homme qui plantait des arbres », le personnage principal est un homme simple qui chaque jour sans en informer qui que ce soit, replante une forêt avec un baton. Il va faire passer une terre, par son action régulière, de la désolation, due à la sécheresse, au bonheur retrouvé grâce à l’abondance de l’eau. Le film d’animation de Frédérick Back est à voir absolument car il met en valeur le message fort de Giono. Pendant que des hommes faisaient la guerre (malheureusement des jeunes hommes contraints), ce berger préparait un avenir de paix.

Jean Giono et Frédéric Back ont fortement contribués à faire comprendre cette relation forte entre le reboisement et l’eau et ont permis indirectement de déclencher de grandes opérations de reboisement à partir des années 90. Il y eu (notamment) cette femme extraordinaire et prix Nobel, Vangari Maathai, qui a mis cela en application au Kenya en créant la Grenn Belt, une association de femmes planteuses d’arbres.



Auprès de mon arbre, Je vivais heureux, J'aurais jamais dû m'éloigner de mon arbre… Auprès de mon arbre, Je vivais heureux, J'aurais jamais dû le quitter des yeux… Georges Brassens

Le couvert forestier revêt une importance majeure
Le métabolisme des arbres va utiliser l’eau qui, pour partie sera rejetée plus tard dans l’atmosphère. On appelle ce phénomène évapotranspiration. Les masses d’air qui circulent au dessus des massifs forestiers se rechargent ainsi en vapeur d’eau, qui peut ensuite condenser plus loin dans son parcours. Les forêts attirent ainsi l’eau évaporée des océans vers l’intérieur des continents. Cet effet est appelé pompe biotique.

Lors de grandes chaleurs, on apprécie la fraîcheur que procure la forêt grâce à l’ombrage offert. Et grâce aussi à la transpiration des arbres avec son effet rafraîchissant très puissant résultant de l’évaporation, qui agit comme un climatiseur.

Mieux que le parasol, qui ne réfléchit que le rayonnement solaire, l’arbre réfléchit environ 20% du rayonnement solaire et en même temps refroidit activement l’air environnant en évaporant l’eau lors de la transpiration. Dans certaines conditions, les arbres peuvent ainsi refroidir l’air ambiant de 2° à 8°C. Egalement, en évaporant l’eau, les plantes émettent de l’oxygène mais également des phytohormones permettant d’envoyer des signaux chimiques aux autres plantes et certains animaux.

La forêt favorise la capacité des sols à stocker l’eau sur des longues durées. Un autre effet du rôle de la forêt est celui de la limitation des inondations et de l’érosion des sols.
Au cours de ce cycle, l’eau peut aussi être stockée plus ou moins longtemps dans les sols pour former des réserves souterraines, que l’on appelle des aquifères et parmi lesquelles nous pouvons citer les nappes phréatiques. Nous allons le voir, la forêt contribue à constituer ces réserves d’eau douce et potable conservées sous terre.

La litière aux pieds des arbres et leurs racines ralentissent et diminuent le ruissellement vers l’aval, à la faveur d’un drainage et du stockage de l’eau dans les sols. les arbres drainent l’eau au-dessous des racines : selon les caractéristiques du site, ces différents flux vont alimenter les nappes et cours d’eau. Ce drainage est favorisé par la porosité et la rugosité des sols : l’infiltration dans les nappes est donc favorisée, au dépends du ruissellement en surface.

La Reconquête de la forêt, un enjeu planétaire
Le message de Giono est aujourd’hui capital. Sans dire un mot, se retrousser les manches, rejoindre sans tarder des associations (*) qui œuvrent dans le reboisement .
Pour absorber 205 gigatonnes de CO2 et faire diminuer de 25 % ce taux dans l’atmosphère durant ces 50 à 100 prochaines années, il faudrait planter 100 milliards d’arbres.
En 2015, le biologiste Thomas Crowther a chiffré pour la 1ère fois le nombre d’arbres sur la planète. Il y en avait 3 000 milliards, soit environ 422 arbres par personne soit, d’après ces calculs, 1000 milliards d’arbres correspond à 140 arbres par personne et donc pour un objectif de 100 milliards entre 14 arbres par personne. Cet objectif est atteignable et rapidement si cela est fait avec intelligence (utiliser les bonnes espèces) et méthode.

appliquée à la restauration des forêts indigènes.
C’est un objectif réalisable, notamment grâce à la méthode de Miyawaki qui permet de recréer des écosystèmes forestiers primaires dix fois plus vite qu’avec la succession écologique


Planter les bonnes essences, au bon endroit!
Les forêts dites monospécifiques (constituées d’une seule essence) sont particulièrement sensibles aux maladies et parasites dans un environnement aride. En 2000, une invasion de scarabées a ainsi détruit un milliard de peupliers en Chine. 86 % des arbres de la Grande Muraille verte plantés depuis 1986 n’a pas survécu (d’autres études évoquent 60 % dans certaines régions).




https://www.reforestaction.com/reforestation-en-afrique
Reforestation, reboisement et ré-ensauvagement
La reforestation évoque l’idée d’une restauration. On plante des arbres sur un endroit où il en existait auparavant, pour compenser ceux qui ont disparu. La reforestation se fait donc de manière de plus en plus assistée pour accélérer les effets bénéfiques sur l’environnement.
On parle de reboisement quand c’est une plantation qui a entièrement été faite par l’être humain dans le but de repeupler une surface qu’il a lui-même déboisée. Il peut être vu comme un outil pour adapter les forêts aux changements climatiques. Ainsi, on reconstitue en substituant des essences déjà présentes par d’autres, plus résistantes au climat attendu ou aux ravageurs biologiques. Contrairement à la reforestation, le reboisement sous-entend moins qu’il y a une restauration de l’écosystème forestier qui existait auparavant.
Le ré-ensauvagement, ou “rewilding” en anglais consiste à rendre des terres à la nature, en le faisant de manière active ou passive, en re-créant ce qui était sur la parcelle avant destruction, avec la même diversité des essences ou en laissant la nature reprendre seule ses droits. Ces forêts nées de ce ré-ensauvagement ne sont pas exploitées, et la main humaine n’y touche plus. On recherche là à retrouver une forêt primaire. Pour ce faire, il faut la laisser à l’état sauvage durant 10 siècles! L’afforestation consiste à repeupler des espaces vierges d’arbres depuis longtemps. À l’échelle du temps humain, ces terres n’ont jamais été boisées. Quand à la plantation, le but premier est la culture avec une finalité économique qui prend le dessus et pousse les exploitants à planter des monocultures intensives, qui sont destinées, souvent, à l’exportation.
Impliquer les populations et générer des revenus grace à la forêt

Ce Parc a subi de graves dégradations au cours des dernières années en raison de l’abattage illégal de bois et des feux de brousse provoqués par le « Tavy », une culture agricole traditionnelle qui consiste à couper une partie de la forêt puis à la brûler, les cendres aidant pour fertiliser le sol. L’objectif de ce projet est de restaurer les forêts du Parc National de Masoala par le reboisement, la sensibilisation des populations riveraines et la plantation d’arbres d’abattage et de cultures de rente à proximité des villages afin de réduire la pression anthropique sur les forêts du parc. L’implication des populations locales à travers des pépinières et la plantation d’arbres pouvant générer des revenus à proximité des villages permet aux communautés locales de s’approprier le projet. Cela renforce les actions de sensibilisation menées et encourage les populations locales
(*) S’engager dans une action
Dépasser les mots, les discours pour agir concrêtement et en silence comme Elzéard Bouffier, le berger de Giono. Se renseigner sur la qualité du programme proposé. Ne pas s’engager dan sun programme de plantation de forêts dites monospécifiques. Ci dessous quelques associations. Liste non spécifique.


Je n’ai pas lu L’homme qui plantait des arbres…Je vais donc le lire!
Un grand merci!
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Bonjour Barbara. Indispensable et surtout agir comme le berger de Giono. Bonne journée
Alan
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Je vous ferai un retour
Merci Alan
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