Le grand carénage, l’état, le coût et l’avenir du nucléaire français

Le nucléaire français est dans une phase très critique. Les informations que nous recevons minimisent les coûts et les opérations à venir. Être dans le déni ne sert à rien. Cette énergie va nous couter très, très cher car le travail de grand carénage et de démentèlement devra être fait. Ne parlons pas de l’EPR qui, non seulement ne tient pas ses promesses mais explose littéralement la facture, déjà multipliée par 5 par rapport aux « prévisions ». Quand à la fusion nucléaire, au minimum en 2060 « Si tout va bien ». On connait la chanson… Pour les solutions alternatives, suivez mon site et les articles ….

Je vous ai sélectionné des extraits d’articles dans le « dossier » ci-dessous. Mes sources sont citées ci-dessous.

Alan pour Pigraï’Flair/ la culture a du sens

Sources et documents complets

https://www.irsn.fr/FR/connaissances/Installations_nucleaires/Les-centrales-nucleaires/vieillissement/Pages/1_vieillissement-centrale-surveille-anticipe.aspx

https://www.lavoixdunord.fr/1180663/article/2022-05-17/centrales-nucleaires-la-corrosion-observee-dans-les-reacteurs-les-plus-recents

https://www.sefe-energy.fr/gazmagazine/2017/08/grand-carenage-principes/

https://www.caminteresse.fr/sciences/comment-vieillit-une-centrale-nucleaire-81771/

https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/nucleaire/nucleaire-l-epr-devrait-couter-six-fois-plus-cher-que-prevu_145875


Entre 1978 et 1988, 34 réacteurs de 900 MWe (les plus anciens du parc électronucléaire français) ont été mis en service. Leur âge moyen est de 31 ans, contre 25 ans pour les 20 réacteurs du palier 1 300 MWe, et 15 ans pour les quatre réacteurs de 1 450 MWe. Or, la poursuite de l’exploitation des 34 réacteurs de 900 MWe au-delà de 40 ans n’est pas acquise.

Si la plupart des éléments du circuit primaire peuvent être remplacés quand ils se dégradent, ni la cuve ni l’enceinte ne peuvent être changées. Ces composants sont conçus au départ pour fonctionner avec des marges de sûreté importantes

Pour la cuve du réacteur, le principal mécanisme de vieillissement a été identifié dès la conception : le bombardement de neutrons issus du cœur fragilise l’acier dont elle est composée

Le flux de neutrons à haute énergie issu de la fission de l’uranium percute l’acier des parois du réacteur, ce qui modifie leur résistance en altérant la structure cristalline de l’acier. Après trente ans d’irradiation à haute puissance (soit quarante ans d’exploitation, compte tenu des périodes d’arrêt), l’acier fragilisé peut alors rompre sous l’effet d’un choc thermique, comme un verre qui se brise en passant du chaud au froid.

« Après analyse des DAPE fournis par l’exploitant, les experts ont formulé un avis globalement positif sur les justifications apportées quant à la tenue en service des cuves des réacteurs de 900 MWe jusqu’à 40 ans. Pour les quatrièmes visites décennales, nous attendons les dossiers qui intégreront les justifications proposées pour une durée de service allant jusqu’à 50 ans. » Bernard Chaumont.

« Pour l’instant il y a des signaux positifs mais il y a un échantillon d’investigation qui est encore très faible sur les réacteurs de 900 MW » et « on ne peut pas garantir qu’il n’y aura pas la découverte de nouveaux phénomènes ».Si les résultats des contrôles réalisés en visite décennale mettaient en évidence des défauts d’ampleur, il faudrait ajuster la stratégie et peut-être prévoir la mise à l’arrêt de précaution de réacteurs supplémentaires » Le président de l’ASN (Autorité se sureté nucléaire)

« Les industriels parlent des réacteurs comme de bons vins qui se bonifieraient en prenant de l’âge… / … Ils deviendraient de plus en plus sûrs avec l’expérience et les améliorations apportées au fil du temps. Ce discours dénie la réalité : à savoir que le vieillissement est inexorable. » Sébastien Blavier, chargé des questions nucléaires à Greenpeace France.

Le grand carénage, un projet industriel titanesque au coût pharaonique

Le grand carénage est le plus grand chantier depuis la création du parc nucléaire français. C’est un projet industriel qui vise à assurer aux centrales nucléaires françaises une durée de fonctionnement supérieure à 40 ans, via un double processus de rénovation et de modernisation (pour répondre aux besoins de consommation électrique et aux normes de sûreté nucléaire). Grâce à ce projet pharaonique, les centrales nucléaires « pourraient » atteindre l’âge canonique de 60 ans

Le parc national comporte 

19 sites nucléaires, répartis un peu partout sur le territoire avec 58 réacteurs, d’âges et états assez différents. Les centrales ont en moyenne 30 ans en France. Certains composants ne peuvent dépasser 25 ou 35 ans d’utilisation sans être remplacés (seules la cuve et l’enceinte de confinement ne peuvent pas être remplacées), ou sans perte de performances énergétiques.

Le coût du grand carénage

EDF l’a chiffré à quelque 55 milliards d’euros pour la période 2014-2025.

  • 20 milliards d’euros pour le financement des arrêts de tranches et des visites décennales effectuées par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ;
  • 15 milliards d’euros pour la maintenance lourde des gros composants, notamment du réacteur et de sa cuve ;
  • 10 milliards d’euros pour les projets patrimoniaux (rénovation des locaux et infrastructures…) ;
  • 10 milliards pour les modifications réglementaires et techniques post-Fukushima, dont la mise en place découle de l’analyse de la catastrophe japonaise (ventilation, extraction de calories, réfrigération des locaux, moteur « d’ultime secours »…).

La Cour des comptes l’a chiffré à… 100 milliards d’euros.

Le grand carénage vise donc à permettre au parc nucléaire tricolore de fonctionner au-delà des 40 années d’existence prévues à l’origine. Il s’inscrit dans le cadre de la politique de transition énergétique décidée par le gouvernement français. Même si certaines associations écologistes le contestent, selon EDF, les énergies renouvelables ne peuvent se passer d’une source d’énergie modulable comme le nucléaire. Cette remise aux normes du parc nucléaire permettra la prolongation de la durée de vie des centrales existantes et s’avérera beaucoup plus économique que la création de nouveaux réacteurs.

Le coût de l’EPR, le réacteur de troisième génération

L’allongement des délais de construction et le gonflement des devis fait que le coût total du chantier pour Flamanville, qui devait coûter 4 milliards s’élève selon les calculs des magistrats à 19,1 milliards d’euros, soit encore 6,7 milliards d’euros supplémentaires.

L’EPR de Flamanville
AFP/Archives – CHARLY TRIBALLEAU

En mars 2020, Sciences et Avenir s’était déjà intéressé à la douzaine de problèmes qui avaient émaillé les travaux et surtout, aux cinq incidents graves qui avaient entrainés retards et surcoûts :

La fissuration du socle en béton, les problèmes de soudure du liner (cette peau métallique intérieure), la fragilité du pont polaire, cette grue de 780 tonnes destinée à déposer les pièces dans le cœur du réacteur, le mauvais forgeage de la cuve et du couvercle de la cuve, et l’insuffisance des tuyauteries, défectueuses entre le circuit secondaire et le générateur de vapeur

« Echec opérationnel, dérive des coûts, délais considérables » : la gestion de l’EPR, réacteur nucléaire de troisième génération, vient d’être éreintée par la Cour de comptes

Et au delà?

Le mégawattheure (MWh) nucléaire coûte plus cher que ce que l’on croyait : 49,50 € soit 7,50 € de plus que le prix auquel il est vendu par EDF aux autres distributeurs. Les sages ont en effet intégré dans leur calcul les charges futures liées au démantèlement et à la gestion des déchets. L’Allemagne a déjà commencé ce lourd travail et ce n’est pas une mince affaire.

D’après le parlement allemand, le stockage des déchets radioactifs générés par près de soixante ans de nucléaire Outre-Rhin devrait coûter 176 milliards d’euros

Le démentèlement

Source : Reporterre

L’ancienne centrale nucléaire de Rheinsberg, mise à l’arrêt en 1990. © Stefanie Loos / Reporterre

Vingt-cinq réacteurs nucléaires sont en train d’être démantelés en Allemagne. À Rheinsberg, le chantier dure depuis déjà vingt-sept ans. Le démantèlement était censé durer moins de quinze ans

Le coût de démantèlement d’une centrale nucléaire est évalué à 500 millions d’euros minimum par les experts du secteur. En Allemagne, il est pris en charge par les exploitants privés eux-mêmes, à l’exception des centrales d’ex-RDA. À Rheinsberg, la facture a explosé : un milliard d’euros, payé par le contribuable. À Greifswald, on frôle les 7 milliards d’euros..

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