Histoire d’eau (2) / Le moyen âge & Le développement des villes

Dans les villes avoir de l’eau potable au robinet est aujourd’hui à la portée de tous. Pourtant, le chemin a été long avant d’arriver à ce grand progrès. Au moyen âge, la destruction de nombreux aqueducs mis en place par les romains engendrent de nombreux problèmes d’alimentation en eau dans des villes qui grandissent. L’eau, affectée par le manque d’hygiène, est rarement potable voire dangereuse. Il faudra attendre le 19e siècle pour voir apparaître les premières techniques de purification de l’eau, les premiers égouts, les grands circuits de distribution et la fin du 20e pour avoir une alimentation en eau vraiment saine sur l’ensemble du territoire.

En 537, lors du siège de Rome par les Goths, les assiégeants coupent les quatorze aqueducs alimentant la ville. Les quartiers qui ne sont plus alimentés en eau se vident progressivement. Leur destruction en France pose aussi de réels problèmes. La population de Chartres par exemple est contrainte de s’alimenter à la Seine en contrebas depuis la destruction de ses deux aqueducs en 603.

En campagne française nul château fort, monastère, ferme ou village, ne s’installait loin d’un point d’eau. Les moines cisterciens s’illustrent dans la maîtrise des techniques hydrauliques avec de nouvelles canalisations qui adaptent les connaissances héritées de l’Antiquité.

Chateau de Castelneau

Puis au Moyen-âge, de nombreuses villes sont apparues. L’eau était extraite des rivières ou des puits mais rapidement, les conditions sont devenues non-hygiéniques, puisque les déchets et les excréments étaient déversés dans l’eau. Les personnes qui buvaient cette eau devenaient malades ou mourraient.


En 1539, un décret royal stipule qu’il est interdit de déverser ses excréments à l’extérieur pour ne pas gêner les passants. En revanche l’urine peut toujours être librement répandue dans les rues.

Les activités artisanales commandent l’utilisation de l’eau. Les teintureries et les mégisseries par exemple, s’installaient au bord des cours d’eaux, qu’elles souillaient, afin d’effectuer toutes les opérations nécessaires à leur pratique.

Les sources locales étaient insuffisantes et les puits sont souvent corrompus par les infiltrations. L’absence de réseau d’égouts ne faisait que renforcer ce cercle vicieux.

Pour résoudre ce problème, les hommes ont commencé à boire de l’eau provenant de l’extérieur de la ville, ou les rivières n’étaient pas polluées. Cette eau était transportée dans la ville par les porteurs d’eau.

Les villes se modernisent en adoptant des canalisations à ciel ouvert, puis souterraines. Le système se développe pour alimenter des fontaines au XIIe et surtout au XIIIe siècle, où l’on peut se fournir en eau potable. Cela reste pourtant l’exception.

Dans la plupart des villes, les citadines et citadins se fournissent surtout au puits, public ou privé, lieu de sociabilité essentiel dans la ville.

La fontaine des Innocents a été réalisée en 1548 sous le règne du roi Henri II en remplacement d’une fontaine plus ancienne, remontant probablement à l’époque de Philippe Auguste, située au centre de l’ancien cimetière des Innocents. La fontaine est l’œuvre de l’architecte Pierre Lescot.

En France, jusqu’au 18ème siècle, l’eau abondante « à domicile » reste le privilège des palais, des couvents, des abbayes et des hôpitaux.

Pour la majorité de la population, il y a soit la fontaine publique, soit l’eau directement puisée aux fleuves, aux rivières et aux puits.

Paris au moyen âge, place de grêve

Vers 1750, 2 000 porteurs d’eau à Paris formaient une corporation puissante. L’eau de la Seine fournissait alors à la capitale l’essentiel de sa consommation, une eau peu propre à l’alimentation humaine, cause de nombreuses épidémies.

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