Chanteur classique, multi-instrumentiste, artiste transgenre, pionnier expérimental de la musique électronique, compositeur et comédien de spectacles pour enfants, pratiquant bouddhiste, co-conseiller en psychothérapie, dramaturge, Beverly-Glenn Copeland, tout au long des 76 années extraordinaires sur cette planète, a personnifié des multitudes.
Né femme au sein d’une famille middle class religieuse, son enfance est bercée par les chants gospel et classique de sa mère et les gammes, jusqu’à 5h par jour, de son père qui joue Chopin, Mozart et Bach sur le piano familial. Parallèlement, il interroge ses origines Cherokees, ouest africaines et celtiques, s’intéresse aux lieder du XIXe (poèmes allemands chantés d’une voix), à la musique chinoise, indienne et aux percussions. À ce berceau culturel et musical, s’ajoute un processus créatif glané au fil de ses expériences, vécues avec un investissement personnel hors norme.

Il a déménagé de sa ville natale de Philadelphie pour étudier la musique classique à l’Université McGill de Montréal en 1961 (en se concentrant sur le répertoire de la chanson européenne) avant de se sentir soudainement appelé à écrire de la musique qui tisserait des influences de la myriade de cultures musicales qu’il avait appris à aimer.

Une recherche de réalisation de soi
Beverly Glenn-Copeland est née à Philadelphie en 1944 dans un corps féminin. Mais alors qu’il n’avait que trois ans, il avait déjà dit à sa mère qu’il était un garçon. « Et même si je l’avais oublié depuis, j’ai continué à agir comme ça », se souvient-il. « C’est ce qui a fait paniquer mes parents. »
« Il y a trois challenges dans ma vie. Le premier c’est d’être noir dans une culture blanche. Le second c’est d’être transgenre dans une culture hétéro-normée. Le troisième c’est d’être un artiste dans une culture dominée par le business. » Glenn-Copeland (Red Bull Music Academy-2017)

Au gré de ces années, Glenn-Copeland poursuit une quête spirituelle à travers le bouddhisme et la philosophie qui nourrit les grandes lignes de sa musique.
En 1995, il démarre sa transition et s’identifie publiquement en tant qu’homme en 2002, confirmant la certitude qui l’habite depuis sa toute jeune enfance.
C’est en ayant trouvé le langage qui lui correspond que Glenn-Copeland change de registre dans ses chansons : l’amour laissant place à la contemplation de la nature, à la recherche de nouvelles histoires et textures.
Beverly Glenn-Copeland a mis dans Keyboard Fantasies toute sa fascination pour la musique électronique et l’étendue des possibilités qui en découlent, l’observation de la nature qui l’entoure (« Ever New ») et cette quête de sonorités qui s’en rapprochent le plus (« Old Melody »). Tourné vers la méditation, le lâcher prise (« Sunset Village ») comme mantra, chaque touche, harmonie et vibrato de cet album est pensé pour rendre hommage à son environnement. Aussi sensible que puissant et intemporel, Keyboard Fantasies parle pour lui-même et pour ce destin hors du commun : de l’émotion éminemment perceptible qui sort de sa voix aux gammes obsédantes de ses claviers, Glenn-Copeland façonne un paysage avant-gardiste dans lequel on veut rentrer et surtout rester / Le Gospel
Copeland a grandi dans un environnement de classe moyenne. Relativement privilégié, compte tenu de la pauvreté et du désespoir de la plupart des familles noires de ces régions, à l’époque comme aujourd’hui. Bien qu’elles ne soient pas directement touchées, ces difficultés se sont répercutées sur les Copelands. Dans les années 1940, la mère de Copeland – une femme volontaire et autodidacte – est devenue la première femme noire à être admise à la Penn State University pour obtenir sa maîtrise. Malgré ces gains, elle n’était toujours pas autorisée sur le campus, jusqu’à ce qu’une femme quaker lui offre gentiment une chambre chez elle. Ainsi, lorsque Copeland avait douze ans, la famille a rejoint une congrégation de Quakers à Philadelphie.


Le travail diversifié de Beverly Glenn-Copeland a pris de l’ampleur ces dernières années grâce à une réédition des extraordinaires explorations folk-jazz de son premier album éponyme (1970) et à la découverte généralisée de son célèbre chef-d’œuvre Keyboard Fantasies (1986); une exploration de synthés en avance sur son temps qui combine en quelque sorte l’essence du minimalisme new-age, la techno des débuts de Detroit et la chaleur de l’écriture traditionnelle. Tout au long d’une carrière d’enregistrement de cinquante ans, la musique de Beverly Glenn-Copeland a défié les catégories et les genres, sa seule cohérence étant l’extraordinaire fusion de la vision, de la technologie, de la spiritualité et du lieu.

Portrait très touchant, talent très touchant, évolution très touchante, quel parcours ! Encore merci pour cette découverte, :-), très bonne soirée
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Oui, être en accord avec soi au plus profond passe par des étapes qui ne sont pas forcément comprises par « les autres » . Son parcours est empreint de créativité, de mélange de cultures, d’éveil à soi et autres.
Quand Beverley Glenn chante, on ressent cette spiritualité et cet amour
Merci pour le commentaire 😉
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Quelle incroyable personnalité! J’adore.👍
Je découvre grâce à toi cet artiste très spirituel et d’une grande sensibilité.
🙏Merci pour ce sympathique partage.
Ben
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Oui, il ya des parcours uniques, atypiques et créatifs. Finalement le seul vrai chemin, c’est celui vers soi, vers sa vérité.
Belle journée Cher Ben
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