Labyrinthitis est un nouveau joyau dans la discographie de Dan Bejar dont la palette sonore couvre pop orchestrale, electro et folk. Un album conçu par Bejar et son collaborateur John Collins qui ont trouvé leur inspiration aussi bien dans la disco que chez des groupes comme Art of Noise et New Order. Un disque et un auteur qui ne se laissent pas apprivoiser facilement. Dan est complexe, éclectique et on peut carrément passer à côté ou bien se passionner pour son œuvre.
A titre personnel, j’aime la voix de Dan, son univers musical, son brin foutraque, dans ses cheveux et dans sa tête, et puis les clips qu’il faut regarder en détail et jusqu’au bout car ils contiennent de superbes images clefs (Kaputt, Crimson tide, Tintoretto. Pour moi, il fait parti des artistes qui travaillent à la manière des surréalistes et qui laissent les mots et les sons s’associer sans vouloir les posséder ou leur donner un sens évident. Pourtant, à l’écoute, on sent bien toute l’importance que Dan accorde aux arrangements. Je crois qu’il faut juste lacher du lest et se laisser porter (ou non).
Alan Mabden / PiFlair-La culture a du sens (ou pas;) Mardi 31 Mai 2022 après JC

Comprendre le musicien vancouvérois Dan Bejar, c’est un peu comme essayer de comprendre ses cheveux. C’est une magnifique crinière de longues boucles apparemment négligées, balayées vers l’arrière ou sur le côté ou partout, selon le type de journée que Bejar avait avant que la photo ne soit prise ou qu’il ne monte sur scène… Comparativement, la musique qu’il crée est tout aussi sauvage et imprévisible, non liée à un genre ou à un style spécifique dans son vaste volume de travail au cours d’une carrière prolifique de quinze ans (et plus). Traduction de BlackBook Published: June 21, 2012

Il y a du dandysme, de la sophistication dans le chant et les paroles de Dan Bejar, il a aussi quelque chose de ces freaks d’un autre siècle, un je ne sais quoi d’Oscar Wilde pour le cynisme, un supplément de cérébralité de forcené à la manière d’un Burroughs. C’est sans doute ce qui révèlera tout l’intérêt de ce disque, sans aucun doute le plus difficile de Destroyer c’est son envie permanente de nous mettre à mal et de nous désorienter… On entend tout au long de cette énigme une thématique autour de la souffrance et de la dérive. Sans doute que pour entrer dans cet univers opiacé, il faudra savoir abandonner tout rapport avec le réel, toute relation avec le rationnel, tout lien avec ce qui fait sens. Benzine 29/03/22

Bio
Destroyer est surtout l’histoire de son chanteur et parolier Dan Bejar. L’Espagnol d’origine et Vancouvérois d’adoption forme le groupe en 1995, lançant l’année suivante en solo son premier album, We’ll Build Them a Golden Bridge. Ne se consacrant à son propre projet qu’à temps partiel, Bejar passera par la suite la majeure partie de la décennie 2000 à 2010 à offrir ses talents à d’autres formations. Difficile d’oublier son rôle au sein de la formation The New Pornographers, qu’il quittera officiellement vers 2015, mais aussi avec le supergroupe Swan Lake. Il sera également membre du projet Hello, Blue Roses, formé avec sa copine Sydney Hermant, et des groupes Heartbreak Scene, Vancouver Nights et Points Gray. Se consacrant aujourd’hui plutôt à son projet indie-pop original devenu depuis un octet, Bejar et Destroyer lanceront en 2015 Poison Season et en 2017 Ken, leur onzième album, toujours sur l’étiquette Merge avec laquelle ils travaillent depuis 2005. Bejar est de retour en 2020 avec avec le disque Have We Met.