C’est avec un plaisir immense que je vous invite à ce magnifique voyage à travers le blues et le Rock qui commence en 1944, année de naissance de Jimmy Page. Nous le suivrons de son adolescence jusqu’à la formation de son groupe légendaire avec Robert Plant, John Paul Jones et John Bonham. Nous traverserons quelques mythiques concerts, en passant par les fortes turbulences qui ont marqué les membres du groupe de 1977 à 1980, jusqu’a ce fameux live d’anthologie du Celebration Day en 2007 à l’Arena avec en point d’orgue l’envoutant « Kashmir« . Bien qu’ils ne font plus de concerts ensemble, les hommages se multiplient du groupe Heart à Beth Hart et ils continuent de nourrir et de transmettre, chacun à leur manière, leur passion pour la musique ou le chant. Ce voyage va prendre du temps sur votre sommeil, j’en suis conscient, mais celui là n’émet pas de CO2, sauf si vous fumez des trucs bizarres entre vos deux oreilles 😉
Allez, c’est parti, on s’envole! Profitez bien 🙂
Alan Mabden pour PigraïFlair-La culture a du sens / Mardi 3 Mai 2022

On ne peut pas parler de ce groupe mythique sans commencer par celui qui fut à l’origine de sa création et de sa structuration, Mister Jimmy Page.
Né en 1944 à Heston, une banlieue ouest de Londres qui forme aujourd’hui le borough londonien de Hounslow, Page n’est pas issu d’une famille mélomane avec violon ou piano à l’heure du tea time. Bien qu’il prenne quelques cours, c’est un autodictacte qui commence la guitare à l’âge de 12 ans. Il écoute la radio américaine ou il rencontre ses premières influences avec des guitaristes rockabilly comme Scotty Moore ou James Burton, tous deux musiciens sur les enregistrements d’Elvis Presley, mais aussi Johnny Day qui a joué avec les Everly Brothers et Cliff Gallup guitariste de blues de Gene Vincent.
« J’étais vraiment très excité à l’écoute du rock n roll des débuts, des trucs de Little Richard, des artistes de ce gabarit mais le disque qui m’a vraiment poussé à vouloir jouer de la guitare fut « Baby, Let’s Play house » d’Elvis Presley. Je suis resté hébété par ces deux guitares et cette basse et je me suis dit : « Ouais, je veux en faire partie de ce monde ». » Il y avait tellement d’énergie et de vitalité dans cet album… «
En 1961, Jimmy Page, alors âgé de 17 ans, est remarqué par Neil Christian, chanteur des Crusaders. Premier engagement pour le jeune guitariste et non des moindres, puisqu’il goûte aux joies des tournées dans une structure semi professionnelle.

Jimmy Page est depuis 1963 le guitariste de sessions le plus fameux d’Angleterre. Dans ses séances les plus prestigieuses, on peut citer le tube Diamonds des anciens Shadows, Jet Harris et Tony Mechan, You Really Got Me des Kinks, 1 can’t Explain des Who, Gloria et Baby please Don’t Go des Them de Van Morrison ou With A Little Help For My Friends version Joe Cocker. On peut l’entendre sur un nombre incalculable d’albums et de singles, notamment ceux de Tom Jones, Herman’s Hermits, Donovan, Lulu, Brian Poole and The Tremeloes et Cliff Richard, Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Michel Polnareff.
Jimmy Page avait refusé de rejoindre les Yardbirds après le départ d’Eric Clapton en février 1965. Et c’est lui qui leur avait conseillé d’embaucher Jeff Beck, avec le succès que l’on sait. Pourtant, durant l’été 1966, Jimmy change d’avis et accepte le poste, modeste pour lui, de bassiste des Yardbirds en remplacement de Paul Samwell-Smith. Peu de temps après, le départ de Jeff Beck le laisse seul aux commandes et c’est là qu’il expérimente ce qui va devenir le son Led Zeppelin.

En juillet 1968, les Yardbirds se séparent définitivement. Jimmy Page, qui a hérité du nom du groupe, se voit alors dans l’obligation d’honorer plusieurs contrats passés en Europe. Les Who sont au bord de la séparation. Keith Moon et le bassiste John Entwistle veulent se faire la malle. Jimmy Page commence à réfléchir sérieusement à l’éventualité de former un groupe.

Led Zeppelin se forme à la fin de l’année 1968 en Angleterre sur l’initiative de Jimmy Page, ancien guitariste des Yardbirds. Il vient trouver le chanteur Robert Plant, et ensemble ils font appel au bassiste studio, clavier et arrangeur, John Paul Jones et au batteur John Bonham, dit ‘Bonzo’. Initialement intitulé ‘The New Yardbirds’, le groupe enregistre son premier album en quelques semaines après avoir donné quelques concerts. Peu de temps après les ‘New Yardbirds’ deviennent Led Zeppelin (sur la suggestion de Keith Moon le batteur des Who)


Keith Moon qui aurait ironiquement affirmé que ce groupe plongerait comme un ballon plombé, Entwistle rétorquant qu’il s’agirait plutôt d’un zeppelin de plomb: Led Zeppelin.

Pour les autres, c’est après un concert donné par les membres définitifs du Led Zep que Keith, abasourdi par la puissance du combo, aurait affirmé que leur musique était tellement lourde « qu’ils [les musiciens] allaient s’écraser comme un zeppelin de plomb«
Leur disque Led Zeppelin, sort début 1969. Cet album, bien que très bluesy (avec des reprises de Willie Dixon), pose les bases du Hard Rock avec des titres comme Comunication Breakdown et How Many More Times.

Le quatuor choque à l’époque avec sa musique novatrice et son état d’esprit « Sex, Drugs and Rock’n Roll« . Du coup le public anglais est très réticent à cette musique et Led Zep trouve son public aux États-Unis à la fin des années Hippies. Jimmy Page et ses comparses sont des monstres de scène et assurent des concerts bourrés d’improvisations et d’energie presque tous les soirs.
Page allait amorcer sa bombe au bon moment, avec l’intelligence de ceux qui ont une lecture parfaite et clairvoyante de leur époque. Cream, l’Experiericed d’Hendrix, les Who, les Kinks ont semé la poudre, Page a la boîte d’allumette et saura les craquer au moment le plus opportun. Pendant que les groupes d’amis de lycées ou de quartier s’entredéchiraient et n’avançaient que par à coups, il allait bâtir son combo de toutes pièces, stratégiquement, en choisissant méticuleusement ses lieutenants, tous sortis, à l’exception de Robert Plant, de la dure école du studio. (Source : http://zipup.free.fr/dossier_archives/



Led Zeppelin II sort la même année et conquit le monde entier. Le titre Whole Lotta Love est psychédélique à souhait et reflète parfaitement la mentalité du groupe, complètement déjantée et innovatrice ! Led Zep III sort en 1970 et connaît un immense succès mais Led Zep IV (1971) est un énorme triomphe, notamment grâce au titre légendaire Stairway To Heaven, véritable monument dans l’histoire de la musique.
Le groupe revient sur le devant de la scène en 1973 avec un nouvel album au son plus moderne, Houses Of The Holy.
Après une énième tournée titanesque les membres du groupe sont épuisés, et Robert Plant perd sa voix, conséquence des 400 concerts donnés en l’espace de quatre ans ! Il dut se faire opérer et n’atteint depuis lors plus l’excellence des premiers albums.
En 1974, le groupe crée son propre label « Swansong« , qui produira plusieurs groupes et financera une partie du premier film des Monty Python: Sacré Graal.
Le 24 février 1975, le groupe publie son sixième album studio (double), intitulé Physical Graffiti. Pour beaucoup, il s’agit du dernier grand album de Led Zeppelin.
Le 31 mars 1976, le groupe sort « Presence« , album connu pour la chanson Achilles Last Stand qui dure plus de 10 minutes.
La descente du zeppelin
L’année suivante, Karac Plant, le fils de Robert Plant, meurt (27 juillet 1977). Cet évènement, ainsi que le mouvement punk en plein essor à cette époque, porte un coup dur au groupe, qui décide de prendre une pause.


Le 15 août 1979, « In Through the Out Door » sort dans une pochette emballée dans du papier kraft, fragile et de collection. Led Zeppelin doit beaucoup au travail de John Paul Jones car Jimmy Page vit plongé dans le chaos de la drogue.
John Paul Jones en profite pour marquer l’album de son empreinte. L’album est donc teinté de sons issus de synthétiseurs.
Le groupe se dissout en 1980, après la mort du batteur John Bonham (mort en suffocant d’un coma éthylique). Le dernier concert avait eu lieu le 7 juillet 1980, à Berlin. Un dernier album posthume intitulé Coda sortira le 19 novembre 1982 (coda est un terme signifiant de « rejouer une partie du morceau »).



« Je voulais être batteur depuis l’âge de cinq ans environ. J’avais l’habitude de jouer sur un réservoir de sel de bain avec des fils au fond et sur une boîte à café ronde avec un fil lâche fixé pour donner un effet de caisse claire. De plus, il y avait toujours les casseroles et poêles de ma mère. Quand j’avais dix ans, ma maman m’a acheté une caisse claire. Mon père m’a acheté mon premier kit de batterie complet quand j’avais 15 ans. C’était presque préhistorique. La majeure partie était rouillée. » John Bonham
No Quarter / Robert Plant, Jimmy Page & l’Orient
Robert Plant et Jimmy Page se réuniront à nouveau à deux reprises au milieu des années 1990. Une première fois pour l’album No Quarter (aussi appelé Jimmy Page and Robert Plant Unledded) qui reprend principalement des titres de Led Zeppelin et contient deux nouvelles chansons. Un album enregistré au Maroc et donc à forte consonance orientale, contenant notamment l’inoubliable « Nobody’s Fault but Mine » matiné d’instruments traditionnels maghrébins.

Ensuite, pour « Walking into Clarksdale« , un album somme toute un peu quelconque qui n’apportera pas vraiment de bonnes nouvelles concernant une possible reformation du groupe.

Depuis, Robert Plant, Jimmy Page et John Paul Jones continuent leurs carrières solo respectives. A noter aussi que Jason Bonham (fils du batteur John Bonham) avait été pressenti pour remplacer son père dans une reformation dans les années 1990. Il a notamment édité un excellent album live qui reprend les titres phares de Led Zeppelin. On remarque de suite la filiation entre Jason et son père au niveau du jeu (The Jason Bonham Band, album In the Name of my Father).

2007 / l’O2 Arena de Londres / Concert d’anthologie
L’hommage aux Kennedy center Honnors

En 2012, un hommage leur est rendu aux Kennedy Center Honors en présence, notamment du couple Obama, avec en final une reprise par le groupe Heart de Stairway to Heaven. Jason Bonham, le fils du batteur disparu John Bonham est là aux baguettes. Une mise en scène surprenante avec un cœur gospel les attend. Les membres de groupe sont bluffés par la prestation, en particulier le chanteur Robert Plant au bord des larmes.
Beth Hart / Une réelle incarnation du mythe

Si le groupe Led Zeppelin n’existe plus sur scène, il existe une femme qui incarne vraiment le blues, le véritable esprit du rock. Elle n’est pas du fake. Elle vit cette folle énergie au plus profond d’elle même. Question chant, elle est la réincarnation de Mr Robert Plant, en mode féminin sauvage avec du Janis Joplin à l’intérieur. C’est du lourd, du pur Zeppelin avec des musiciens de haut niveau. Elle a sorti un album entièrement consacré à Led Zeppelin.
Robert plant & Alison Krauss / Retour aux sources
Robert Plant avec son groupe « The Strange Sensation » avait sorti il y a 14 ans un album très remarqué « Raising sand » avec Alison Krauss, chanteuse country découverte en France grâce à la BO de « O’Brother », des frères Coen. Leur collaboration, gorgée de mélopées country bluegrass de toute beauté, semblait éphémère. Ils récidivent sur « Raise the roof » avec des morceaux tombés dans les limbes de l’histoire du rock et du folk comme « Quattro » de Calexico, « The Price of love » des Everly Brothers, « Can’t let go » de Lucinda Williams ou « Searching for my love » de Bobby Moore. De beaux ouvrages, entre folk et country rock, groovy, avec parfois une touche de « swamp » à la manière d’un Tony Joe White.
Jimmy Page, éternel amoureux des guitares. Retour en 2023?
Aujourd’hui âgé de 78 ans, passerait ses journées en studio à enregistrer ce que beaucoup pressentent comme l’album du retour aux sources. Les bruits courent sur un grand retour même. Jimmy Page sur scène en 2023 après la sortie de son futur album fin 2022? Si la rumeur se confirme, et tous les fans l’espèrent, le monde de la musique sera en émoi et moi donc!

Merci Alan, c’est l’un de mes groupes préférés ! Je dégusterai l’article plus tard.
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Without modération !
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Quel voyage ! Quelle aventure ! Quels talents ! Et alors Beth Hat que je découvre grâce à vous, oh yeah, quelle rock’n roll femme !
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Oui. Super parcours. Une référence absolue. Quand à Beth Hart, je suis fan . Je lui avais consacré un article https://pigrai.com/2019/10/30/coup-de-blues-beth-hart/
Merci pour votre envol sur le zeppelin
A bientôt
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Superbe article !
Je ne connais que les « classiques » de Zeppelin même si j’ai parfois vogué au gré de mes envies dans leur discographie. Il faut dire que je trouve Jimmy Page fascinant, personnellement en tant que guitariste très amateur, il me fascine.
Merci !
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Oui Jimmy est décidément un prénom pour les guitaristes exceptionnels. Je trouve que Page vieillit très bien, physiquement et mentalement. J’espère que la rumeur de son nouvel album pour fin 2022 va se confirmer.
LedZep c’était aussi une construction musicale à 4. J’adore Kashmir en live au célébration day, présent dans mon article.
Merci pour le comment
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J’aime beaucoup le mystérieux « Achille Last Stand ».
Je me demandais si vous aimiez « The Doors » ? Un article sur eux comme vous l’avez fait, avec brio, sur LedZep serait intéressant ! Et puis Nirvana, gros fan de Nirvana.
Enfin, encore une fois, super article !
Au plaisir d’échanger !
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J’adore l’univers des Doors etet la touche jazzy créé par le clavier Ray Manzarek.
Créer un article sur eux sera un vrai plaisir. Nirvana est moins mon univers mais pourquoi pas, ne serais-ce pour mieux connaître Kurt Cobain ?
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Si Kurt Cobain vous intéresse, j’ai pas mal écris sur lui. Je pense que vous pouvez faire une recherche sur mon blog si ça vous intéresse.
Beaucoup de personnes admirent Ray Manzarek ! Un groupe de musique sans bassiste…
En espérant un jour livre un article de vous sur les Doors !
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Je veux bien le lien pour Kurt pour plus tard. Je prépare déjà l’article sur les Doors 🙂
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Normalement, je pense que vous pouvez les rechercher sur le blog.
Super ! Je suis en train de lire « The collected works of Jim Morrison, poetry, journals, transcript, and lyrics ».
Je suis en plein dans l’univers des Doors.
Impatient de vous lire !
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Je pars en vacances. Repos et écriture plus poétique. J’ai un peu trop bridé l’expression de mes mots cette dernière année.
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