Lonny est la nouvelle pépite pop-folk francophone entre Joan Baez, Cat Power et Joni Mitchell. Lonny, altiste de formation, Louise Lhermitte à la ville (fille de l’acteur Thierry Lhermitte), a grandi à Paris, et après un EP en anglais, elle part au Québec ( ou elle a participé au Festival en Chansons de Petite Vallée).
Je me sens proche du Québec depuis un peu toujours car j’ai de la famille là-bas, que je vais visiter régulièrement. Et puis après ce fut plus une affaire de mélomanie, j’ai écouté beaucoup de disques qui venaient de de ce pays, actuels ou non (Arcade Fire, Feist, Patrick Watson, Leonard Cohen, Neil Young, Joni Mitchell, Godspeed You Black Emperor!…) Lonny, interview par Beecher, sunburnsout.com
Elle enregistre là bas et en France un album « Ex voto », réalisé par Jesse Mac Cormack. « Ex-voto » disponible : https://lonnyups.lnk.to/Ex_voto (Les « Ex Voto » sont ces petites plaques qu’on affiche dans les églises pour remercier Dieu d’un miracle ou d’un vœu exaucé)
Lonny nous parle de la pulsion de vie toujours présente, cette incandescence toujours prête à reprendre le chemin de la flamme, l’espérance d’une sécurité et d’une paix retrouvées. Ces textes me parlent, surtout en ces temps de « fin du monde ». Comme le dit Léonard Cohen, une des références de Lonny.
« Il y a une fissure en toute chose, c’est ainsi qu’entre la lumière » Léonard Cohen
Le personnage principal de Ex-Voto est l’océan. La métaphore aquatique est très présente dans cet album iodé.
« J’ai quitté Paris pour la Normandie pour y trouver l’inspiration. J’y ai vécu de grands moments de solitude, où je pouvais presque me noyer simplement en fixant la mer. »

Comme la fin du monde par Lonny
Tu vois derrière la lune
Le sable rouille
On voit du rouge
Qui coule sur l’écume
Tu dors mais moi je veille
Et dans ton souffle, j’entends
Les milles légendes
De la mer
Tu me regardes
Et moi je me demande
Si ton visage
Si c’est moi qui l’invente
Tu me regardes
Et sous mon ventre blanc
Comme la fin du monde
Et tu t’éveilles
Et je m’endors
Pour sembler belle
Je fais le mort
Tu me regardes
Et moi je me demande
Si ton visage
Si c’est moi qui l’invente
Tu me regardes
Et sous mon ventre blanc
Comme la fin du monde
Si je retrouve mes couleurs
C’est ton odeur
Qui me revient, qui me retient
Tu me coules, tu t’écroules
Et restes si serein
Mais moi j’ai peur de n’être
Que l’ombre d’une fleur
Que la moitié d’un cœur
Comme la fin du monde

Incandescence
« C’est la braise sous les cendres quand l’ombre voudrait se répandre » Lonny dans « Incandescente »
Quand le sel s’évapore
Et l’eau devient incandescente
C’est elle
Qui jamais ne dort
C’est la braise sous les cendres
Quand l’ombre voudrait se répandre
Sur les corps
Et que le feu l’emporte
C’est la rivière sous le lit du monde
Regarde, c’est elle
Qui fait bouger tes hanches
La nuit, sous ta robe blanche
C’est elle qui veille en silence
Quand l’orage au dessus de la tour
Déferle jusqu’au petit jour
L’eau s’efface
Mais la tour a tremblé
Alors à l’heure où nous nous sommes noyées
Quand l’autre aura tout avalé
La pluie cessera de couler
Regarde c’est elle
Qui fait bouger tes hanches
La nuit, sous ta robe blanche
Regarde c’est elle
Qui te sort de l’hiver
Regarde, elle vit dans les poèmes
Quand la pluie tombe et le corps freine
Et le cœur freine
Une pépite effectivement. Tout ce que j’aime. Merci Alan pour la découverte !
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