La musique de Yard Act (Acte de cour), crée pendant le confinement, avec son style post-punk couplé à l’absurde poésie des textes en spoken-word, résonne comme un exorcisme de la société britannique avec ses démons, du racisme ordinaire à la lutte des classes dans un royaume désuni. James Smith l’exprime dans « the overload », à travers une galerie satirique de personnages issus du nord de l’Angleterre. Ce pays est en plein questionnement, particulièrement depuis les années « Thatcher », un pays post industriel qui a perdu ses usines comme à Leeds, ou le chanteur a passé son enfance. C’est le même shéma qu’à Détroit aux states ou St Etienne en France. Kae Tempest, poète en spoken word, interroge aussi ses concitoyens britaniques. Ou allons nous? James Smith comme Kae Tempest questionnent chacun à leur manière mais avec tout ce talent britannique que j’aime, fait de musique post 80, de mots incisifs, d’humour et de bienveillance. Bref, j’adore (particulièrement Human Sacrifice).
Alan / PigraiFlair-La Culture a du sens / Jeudi 7 Avril 2022

« Yard Act fait partie de ces groupes qui savent montrer les crocs à grand renfort de phrases définitives sur fond d’anticapitalisme, d’analyses sociétales (souvent hilarantes à la manière d’un Jarvis Cocker) et de rejet total de la politique conservatrice du gouvernement Johnson. » Les inrocks
« The overload of discontent/The constant burden of making sense » (« La surcharge de mécontentement, le constant fardeau de donner un sens »)
Débordant de doublures satiriques, la face A « Fixer Upper » suit un personnage fictif sûr de lui, « Graeme ». Le co-instigateur du Yard Act, Smith, explique: «Graeme a été inspiré par un amalgame de personnes qui vivaient dans ma rue. Je pense que tout le monde connaît un Graeme, peut-être un voisin ou un oncle… désolé si c’est ton père. Pas un mauvais homme dans l’âme, il croit sincèrement qu’il vient d’un pays et d’une génération qui ont atteint le sommet de tout, donc ne peut jamais se tromper sur quoi que ce soit«
"Je secoue mes huit boules parce que j'essaie de voir Ce que le monde de demain me réserve Ouais la liberté n'est pas bon marché Je troque dur sans place à donner Vivre ma vie comme si ma tête n'était pas un tamis complet Tenez vos chevaux, pansez ses genoux ensanglantés La pauvre est épuisée depuis 83 Mais depuis la chaussée, il est difficile de voir toute l'étendue des dégâts..." (Début d'Overload - Yard Act)
« En tant que groupe, il faut toujours faire attention à l’image qu’on renvoie, et le sujet des classes sociales n’est pas à prendre à la légère. Particulièrement au Royaume-Unis. Depuis Thatcher, les frontières entre les classes sont très floues, il y a des zones d’ombre, des entre-deux. Il ne faut pas tout simplifier. Il y a aussi un certain fétichisme des milieux sociaux, on s’intéresse aux origines des gens. La classe moyenne, en particulier, a un véritable fétichisme vis-à-vis de la classe ouvrière – qui est une vision simplifiée de la réalité. J’ai l’impression que tous ces débats nous éloignent du vrai problème, l’élite qui nous gouverne, les 1% les plus riches. En comparaison, nos débats paraissent désuets. »
James Smith, leader du groupe / sourdoreille.net

Bio
Yard Act est un groupe de rock minimaliste basé à Leeds, au Royaume-Uni. Formé en 2019, Yard Act a vu le jour lorsque des amis Ryan Needham (basse) et James Smith (voix) ont commencé à créer des morceaux de rock minimalistes en utilisant une boîte à rythmes primitive et une guitare basse empruntée. Plus tard, ils ont rencontrés dans la maison spirituelle The Brudenell Social Club, George Townend batteur et Sammy Robinson, guitariste.