On peut tenter de tuer un homme de 44 balles dans le corps, détruire ses doigts de guitariste à coup de crosse et de hache mais on ne tue pas pas sa musique, ses mots et son esprit. La mort de Víctor Jara est devenue le symbole de la sanglante répression de Pinochet contre son peuple en 1973. Aujourd’hui, Le nom de Víctor Jara est donné à des rues, à des centres culturels. On le chante encore et toujours aujourd’hui dans les manifestations. Il était et demeure la voix de la colère du peuple chilien devant l’injustice et le manque de respect. Il se passe en ce moment beaucoup de choses à suivre de très près au Chili et en Amérique latine. Comme Victor s’exprimait par la musique et les mots, je vous ai joint trois vidéos intéressantes d’auteurs qui lui rendent hommage: « Manifesto »par la « Esperanza viene del Sur« , « El derecho de vivir en paz »par Monsieur « Roger Waters » et « La partida » par Zebda. Ils ont et nous avons le droit et le devoir de vivre en paix (Ellos tienen y tenemos el derecho y el deber de vivir en paz).
Alan Mabden / Article publié sur P.Flair-La culture a du sens le 30 Avril 2021
Le peuple chilien a donné par voie de référendum son accord pour mettre fin à la constitution toujours en place de l’ex dictateur Pinochet. Il avait le choix entre une constituante fabriquée à la fois par des parlementaires et des citoyens ou uniquement par des citoyens. Il a choisi la voie 100% citoyenne!

« Ils pourront couper toutes les fleurs mais ne pourront arrêter le printemps » Pablo Neruda


La révolution citoyenne en chemin
Il y a un an, en octobre 2019, la rue chilienne s’enflammait, après une simple hausse du prix du métro à Santiago. Un mouvement populaire, violemment réprimé (22 mort·es et plus de 2 000 blessé·es, dont des centaines victimes de lésions oculaires) qui devait réunir jusqu’à 2 millions de manifestants à travers tout le pays, comme une réponse tardive et massive au pesant héritage économique du régime Pinochet. Un cri de colère contre un appauvrissement généralisé.
Acteur central de la large protestation sociale, l’engagement féministe a aussi été un élément important de conscientisation de la population chilienne. La performance, le 25 novembre 2019 à Santiago du Chili (sur le lieu renommé « Plaza Dignidad », Place de la dignité), « Un violador en tu camino » (un violeur sur ton chemin) réalisé par le collectif féministe Las Tesis a par ailleurs rencontré un écho mondial. En dénonçant les structures d’oppression patriarcales en tant qu’éléments constitutifs de la démocratie bourgeoise et de ses bases, y compris institutionnelles, les paroles s’insèrent logiquement dans le mouvement aspirant à de nouvelles règles du jeu institutionnelles et constitutionnelles ainsi que dans la dynamique de conquête de nouveaux droits.
Un an plus tard, en Octobre 2020, les Chiliens étaient de nouveau dans la rue, à la veille d’un référendum qui doit mettre un terme à une Constitution écrite en 1980, en pleine dictature, gravant le marbre les théories économiques néolibérales. C’est sur cette base qu’ont été privatisés, entièrement ou partiellement, des services publics aussi fondamentaux que l’éducation, la santé ou les retraites.
Les Chiliens ont voté, dimanche 25 octobre, à une très forte majorité (78%)en faveur d’une nouvelle Constitution pour remplacer celle héritée de l’ère Pinochet. La participation s’est élèvé à environ 50 %, selon l’autorité électorale. Ils se sont également prononcés pour une assemblée constituante pour la rédiger, préférée à une assemblée mixte, réunissant citoyens et parlementaires en place. Prenant acte del’engagement féministe, l’Assemblée constituante qui sera désignée pour doter le Chili d’une nouvelle Constitution devra ainsi être à parité de genre.
Réagissant à ces résultats, le président conservateur Sebastian Piñera a appelé à « l’unité » du pays pour rédiger la « nouvelle Constitution ».
Evénements récents
Août 2018 : la Cour suprême du Chili ordonne la saisie des biens ayant appartenu à l’ex-dictateur Augusto Pinochet (1973-1990).
Février 2019 : La justice reconnaît que le général Pinochet est responsable de la mort de l’ancien président Frei Montalva. 37 ans après les faits, 6 personnes ont été condamnées pour l’empoisonnement de l’opposant pendant la dictature.
Mars 2019: la justice chilienne condamne pour la première fois l’Église chilienne à indemniser des victimes d’agressions sexuelles.
Juillet 2019: des milliers de personnes manifestent pour le droit à l’avortement car la loi actuelle, qui permet le recours à l’IVG dans trois situations seulement, est très mal appliquée du fait, notamment, de l’objection de conscience invoquée par de nombreux médecins.
https://www.ritimo.org/Chronologie-historique-du-Chili
Le chili et l’écologie
2018 : Le Chili devient le premier pays d’Amérique du Sud à interdire les sacs plastique.
2019 : février : le Chili inaugure dans le désert d’Atacama la première centrale solaire thermodynamique d’Amérique latine.
juin : le gouvernement chilien décide de fermer toutes ses centrales à charbon d’ici 2024.
An excellent post, Alan! 🙏🙏🙏
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I do déclare the same dear Alan
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😁
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J en ai cramé ma crêpe
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It’s a crime in Britanny !☠👺👹
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Les médias parlent trop peu de ce qui peut donner de l’espoir. La perte d’espoir est un excellent moyen pour empêcher la population de s’exprimer. Merci Alan d’en donner dans ce très beau dossier, très complet sur le Chili actuel !
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Salut Alain.
Oui il y a la possibilité de rectifier et de changer le monde mais ça passera par un changement radical de nos attitudes. Le Chili est un bon exemple d’un peuple qui veut redonner du sens et un objectif à la démocratie. A suivre…
Bonne journée et merci à toi
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