Sitting Bull (Tatanka Iyotake), en lakota « bison qui s’assoit« , né vers 1831 dans le Dakota du Sud et mort le 15 décembre 1890 dans la réserve indienne de Standing Rock, fut le chef sioux d’une tribu nommée Hunkpapa Lakota qui mena la résistance des Dakotas (Sioux) contre l’incursion américaine dans leur territoire traditionnel. Après la plus célèbre bataille à Little Big Horn, dans laquelle les forces du général George Custer sont complètement anéanties, Sitting Bull quitte les États-Unis pour les collines du Cyprès en Saskatchewan et tente un pacte qui ne sera pas respecté par ses adversaires. Si on parle encore aujourd’hui de cet homme, c’est que Sitting Bull symbolise surtout le conflit entre les colons et la culture autochtone par rapport au mode de vie, aux terres et aux ressources. Comme l’explique plus bas dans l’article Alanis Obomsawin, le mode de vie indien est toujours rattaché à la terre, à l’autonomie que procure celle-ci. Beaucoup de conflits dans le monde ont eu lieu et beaucoup de vie indépendantes ont été anéanties parce qu’une minorité s’est octroyée de force un monde naturel (qui assurait la survie de tribus entières) pour réaliser les rêves matériels que l’or promettait. Aujourd’hui ce rêve américain est devenu démesuré, mettant en danger notre équilibre naturel si cher à Sitting Bull. Nous entrons dans une nouvelle ère où notre rapport à la terre est de nouveau questionné : Qui seront nous demain?
Alan Mabden pour Pigrai Flair/ la culture a du sens
La Terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la Terre. Sitting Bull
Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors le visage pâle s’apercevra que l’argent ne se mange pas.
Prophétie d’un Amérindien Cree
Sitting Bull
Sitting Bull, né vers 1831 dans le Dakota du Sud et mort le 15 décembre 1890 dans la réserve indienne de Standing Rock, est un chef de tribu et médecin-guérisseur des Lakotas Hunkpapas (Sioux). Il est l’un des principaux Amérindiens résistants face à l’armée américaine, notable pour son rôle dans les guerres indiennes. Après la découverte d’or dans le Black Hills (actuellement Dakota du Sud), de nombreux colons et chercheurs d’or américains envahissent les territoires des Sioux et aggravent les tensions entre les Autochtones et le gouvernement américain. Les territoires envahis appartiennent légalement aux Sioux, conformément à un traité de 1868. Pourtant, les militaires refusent d’expulser les milliers de colons qui voient le droit d’extraire l’or du Black Hills comme un cadeau reçu de Dieu. Les tribus des Sioux et des Cheyennes avec Sitting Bull en tête commencent à résister aux envahisseurs et la guerre commence.

Chamane de son peuple, les Lakotas, une branche des Sioux, Ernie LaPointe est aussi l’arrière-petit-fils du chef Sitting Bull (vers 1831-1890), auquel il ressemble de troublante façon…



« Mon arrière-grand-père était un guérisseur, un homme-médecine qui prenait soin des gens. Il n’est pas le chef de guerre que l’histoire américaine dépeint. Il y a là un profond malentendu. C’est en raison de sa nature bienveillante que les gens se sont rassemblés autour de lui.
Bien sûr, Sitting Bull était aussi un combattant. Cependant, lorsque vous donnez votre douleur, votre sueur, vos larmes et votre sang, vous le faites devant une Entité, le Grand Mystère. Vous ne souffrez pas pour vous-même mais pour votre peuple. C’est notre manière de faire survivre notre culture. » Ernie LaPointe
« Je dis aux gens qu’ils doivent cesser de s’abriter sous le parapluie de la peur. La peur est ce qui détruit notre planète. C’est d’elle que naissent le racisme, les discriminations religieuses, la colère, le goût de l’argent. J’essaie aussi d’enseigner aux gens la compassion, l’humilité, la générosité envers les vivants et la Nature. Nous appartenons tous au même écosystème et nous le détruisons ! » Ernie LaPointe

La bataille de Little Bighorn
Le 25 juin 1876, pendant la bataille de Little Bighorn, dans l’État actuel du Montana, les forces de Sitting Bull tuent le lieutenant-colonel américain George Armstrong Custer et ses 262 soldats, dont 209 sont directement sous son commandement. Après cette bataille, Sitting Bull essaye de négocier la paix, craignant la violence de l’armée des États-Unis, mais les demandes des Américains restent les mêmes : rendre les armes et les chevaux et retourner dans les réserves. Les Sioux refusent cette offre et beaucoup d’entre eux traversent la frontière canadienne dans la région de Wood Mountain, en Saskatchewan, plus tard devenue une partie des Territoires du Nord-Ouest.
Alanis Obomsawin

Alanis Obomsawin est une artiste multidisciplinaire née le 31 août 1932 au New Hampshire sur territoire abénaquis au Canada. Cinéaste prolifique et reconnue internationalement, elle a réalisé, produit et scénarisé plusieurs documentaires avec l’ONF sur la culture et l’histoire des Autochtones. Le plus connu est sans doute Kanehsatake, 270 ans de résistance (voir plus bas), le premier de quatre documentaires traitant de la crise d’Oka de 1990 qui gagna 18 prix de par le monde.

Merci pour ton article Alan.
L’interview est particulièrement interessante, le monsieur qui fait l’interview ne remarque pas qu’il la met en permanence mal à l’aise ?
Les blancs, les blancs…il n’a que ce mot.
Cette jeune femme est d’une grande finesse, et extrêmement brillante. On sent qu’elle serre les dents devant les questions parfois ineptes de l’interviewer. On sent en elle une certaine colère, je la trouve très courageuse.
J’ai de la famille aux US et une cousine qui est métisse Cherokee. Ce n’est pas simple pour ces peuples endémiques de faire entendre la voix et la grandeur de leur civilisation, de leur philosophie et de leur culture… Le père de ma cousine était militaire, et quand il est parti à la retraite il est parti vivre dans sa réserve natale. Le pauvre a sombré dans l’alcoolisme.
Le sort de ces peuples est triste. J’espère qu’ils trouveront la force de toujours faire entendre leur voix. Le discours plein de sagesse de Sitting Bull n’a jamais été autant d’actualité…
Bien fort
Corinne
P.S: je regarde le documentaire en suivant 😉
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Merci pour ton généreux commentaire. Comme toi j’ai beaucoup d’affinités avec cette culture. Je pense que l’avenir donnera raison à Siting Bull et son peuple.
Je t’embrasse
Alan
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J’ai cité la phrase célèbre de Sitting Bull il n’y a pas longtemps dans un commentaire sur mon blog.
Ton article est remarquable. Voilà une figure humaine admirable qui devrait être au panthéon des grands hommes.
Par les temps qui courent, la sagesse indienne manque cruellement aux gens qui nous gouvernent…
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
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Merci Celestine pour ton commentaire et l’accueil pour mon article. Je suis d’accord avec toi sur le manque de sagesse des gouvernants mais dans l’histoire ils sont très rares à posséder cette vertu et quand ils la possèdent ils se font tuer physiquement ou politiquement. Notre espoir réside dans le fait que la bêtise humaine atteigne des sommets et que la nature se charge de nous le faire comprendre…
Alan
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Bel article, la terre appartient à la terre.
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