L’acupuncture est l’une des cinq branches de la médecine chinoise qui comprend également la pharmacopée (herbologie), la diététique, le massage TuiNa et les exercices énergétiques (TaiChi et QiGong). Cette technique originaire de la Chine est une des évolutions de la connaissance de l’homme en matière de médecine depuis plus d’un million d’années avant notre ère. L’apparition de l’acupuncture semble remonter à l’âge de pierre (10000 à 4000 av JC).

Les PienShi, ou poinçons de pierre, utilisés comme aiguilles d’acupuncture sont les témoins de cette thérapeutique. Ce terme désigne à la fois la forme des pierres, aiguilles de pierre, ainsi qu’un type de pierre particulier, la « pierre-aiguille », également appelée « pierre ponce de Sibin ». Les précieuses pièces découvertes à Zhoukoudian, le célèbre vestige des Hommes de Pékin dans un village près de la ville de Pékin, prouvent que nos ancêtres savaient déjà utiliser le feu et les outils de pierre il y a plus d’un million d’années.

L’acupuncture est une pratique médicale qui à l’origine a été inventée par hasard ou par intuition. Les ancêtres chinois auraient pu être piqués par des objets pointus tels que les couteaux de pierre, les épines de plantes. Ils auraient ressenti un soulagement de douleurs physiques. Par un instinct naturel, nos ancêtres auraient pu aussi presser certaines points douloureux de leur corps, ce qui pourrait être l’origine du massage. Ces gestes qui étaient au début inconscients ou instinctifs sont devenus progressivement des pratiques médicales primitives conscientes qui par la répétition pendant d’innombrables siècles, voire des millénaires, ont fait découvrir à nos ancêtres que s’ils pratiquaient ces actes sur certains endroits précis de la peau, certaines maladies pouvaient être efficacement soulagées ou guéries. C’était la première découverte des méridiens et des points d’acupuncture, qui à ce moment ne portaient pas encore de nom.
« L’ignorance peut être appelée la nuit de l’esprit, et cette nuit n’a ni lune ni étoiles » proverbe chinois
Aux temps préhistoriques, les chamanes (巫 wū) « médecins-sorciers » étaient des sages en harmonie et en union avec la nature. Ils intercédaient entre les esprits de la nature et l’homme grâce à leurs pouvoirs spirituels (神通 shén tōng), pour rétablir la continuité de l’Ordre Cosmique. On pensait que les maladies provenaient d’esprits malfaisants (鬼 guǐ) qui pénétraient dans le corps à des endroits bien précis. Le nom chinois d’un point d’acupuncture (穴 xué) signifie également grotte, caverne, l’endroit où se logeaient les mauvais esprits. Pour recouvrer la santé, il fallait donc chasser le mal par des incantations et des rituels (le même mot xié 邪 sert à exprimer des idées comme « mal », « diabolique » ou « pathogène »). De nombreux documents attestent de l’utilisation de talismans, d’incantations et de rituels d’exorcismes. Traditionnellement, on dénombre treize points guǐ sur le corps humain qui, selon certains auteurs, seraient les treize points originaux de l’acupuncture. L’évolution de l’écriture chinoise montre l’étroite relation entre chamanisme et médecine. Source http://www.vimaya.net/category/bien-etre/medecine-chinoise/ . Voir dans cet article très intéressant les photographies d’objets, visibles au musée de Shanghai.
L’histoire de Wang, Yu et Chou
‟Wang, un chasseur chinois de l’époque préhistorique, souffre depuis plusieurs années de terribles migraines. Un beau jour, alors qu’il piste le gibier pour nourrir sa famille, il est victime d’un accident de chasse et atteint par une flèche qui se loge dans sa cheville, tout près du talon. On le ramène d’urgence au camp. Chou, le guérisseur-chaman, est aussitôt appelé pour extraire la flèche. Heureusement, la blessure est mineure et la guérison se passe sans problème. Une semaine plus tard, Wang est remis sur pied et il retourne voir Chou pour le remercier de son aide. Comme c’est le guérisseur du village, Chou s’informe en même temps de l’état de santé général du chasseur. Ce dernier réalise alors avec stupéfaction qu’il n’a eu aucune crise de migraine depuis son accident. Intrigué, le guérisseur réfléchit longuement, puis a soudain une idée de génie. Le lendemain, il rend visite à Yu, la femme du chef, qui elle aussi souffre souvent de maux de tête auxquels aucun remède n’a apporté de solution jusqu’ici. À l’aide d’un couteau de pierre pointu, il perce la peau de Yu sur la cheville à l’endroit exact ou Wang avait été blessé. Dans les minutes qui suivent, la femme du chef se sent soulagée de sa douleur à la tête pour la première fois depuis des mois. Chou est richement récompensé et, fort de son expérience, il se met à rechercher d’autres points du corps dont la perforation peut traiter des problèmes de santé. Sans le savoir, il vient d’inventer l’acupuncture.”
Puis ces aiguilles de pierre ont été remplacées par des aiguilles en os, des aiguilles en terre cuite et puis par des aiguilles en métal. On n’appliquait plus directement le feu sur la peau, mais on utilisait l’armoise. Des personnes ont décidé alors de consacrer leur vie à étudier et à pratiquer ces méthodes thérapeutiques. Ils furent les premiers médecins de l’Asie.

Pendant de longues années de pratique de la piqûre et du massage et de beaucoup d’expériences accumulées, ces hommes découvraient de plus en plus d’emplacements sur la surface du corps qui produisaient certains effets dans le traitement des maladies. Ils remarquaient aussi qu’après avoir piqué un certain endroit du corps, on pouvait sentir que l’énergie circulait suivant un certain trajet. Il y avait donc une liaison entre certains points de piqûre. La connaissance a franchi le pas des points aux lignes qui les relient. Ce fut la base de la formation du concept des méridiens et des collatéraux.
Sur les bronzes sacrificiels et les carapaces de tortues oraculaires des premières dynasties Xia (2000 à 1200 av JC) et Zhou (1121 à 256 av JC), on trouve des caractères archaïques désignant médecin, maladies, symptômes… Dans la seconde moitié des Zhou, le ZuoShuan (livre du IV° siècle avant JC), compilé par Kong Fu Zi (Confucius) consacre des chapitres à la médecine. Le Zhou Li, classique des rites de Zhou, également compilé par Confucius et ses disciples, énumère quatre classes de médecins, ceux qui sont pratiquent l’hygiène de vie (exercices respiratoires, mouvements,…), les diététiciens, les médecins qui traitent l’interne par plantes et par aiguilles et enfin les médecins des plaies ou chirurgiens.
Sources et pour en savoir plus
https://www.chenmen.fr/lhistoire-avec-un-grand-h/
« L’ignorance peut être appelée la nuit de l’esprit, et cette nuit n’a ni lune ni étoiles » proverbe chinois
ça c’est beau !
Je suis très sensible à toutes ces techniques liées au travail sur les centres d’énergies, en occident nous avons besoin de grandir sur ce sujet. les asiatiques ont depuis longtemps développé des méthodes incroyables pour soigner, depuis l’Iran au japon en passant par l’indéterminée et la Chine bien sûr …
des bisous Alan
très bel article Alan, l’histoire de Wang, Chou et Yu c’est génial !
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