L’écriture de Noé est impressionnante. Conduit par un amour des plus grands auteurs de la chanson française et américaine, Noé met sa poésie au présent en se mettant dos au vent d’une époque à contresens, la tête debout dans un monde à l’envers.

On peut avoir les droits et marcher à genoux
À nous qui nous parlons nombreux dans le miroir
À nous qui voyons double qui voyons blanc et noir
À nous les trop poli qui n’en pensons pas moins
Qui tendons l’autre joue mais qui serrons les poings
À nous qui passons pour des antipathiques
Et surtout pour des cons à chercher l’authentique


Noé Preszow (prononcer Prèchof) est un auteur-compositeur-interprète bruxellois de 25 ans. Il est devenu récemment le lauréat « découverte francophone » des Médias Francophones Publics. Noé s’est lancé dans la musique depuis son enfance. Cet amoureux des textes couve plus d’une centaine de chansons dans ses tiroirs, ainsi que des adaptations en français de Bob Dylan, une reprise d’un certain Léo Ferré, ou des mises en musique de poètes contemporains.
À NOUS
À nous dans le désordre mais dans l’intransigeance
À nous qui devons mordre et à nous dans l’urgence
À nous pas à la mode à nous dans le décor
À nous qui ne savons pas comment tenir nos corps
À nous dans l’univers à nous dans l’infini
À nous dans le manque d’air étonné d’être en vie
À nous dans l’écriture et à nous sans les mots
À nous dans les ratures et dans le sac à dos
Qui rêvons de forêt qui rêvons de Rivière
À nous dans le métro qui cherchons la lumière
À nous qui poursuivons des perdants magnifiques
À nous dans l’illusion d’un chemin prophétique
À nous qui débordons dans les rires et les larmes
Qui ne faisons pas le deuil de nos jours de flamme
Quand on avait 10 ans à grandes enjambées
Pédalant pédalant pour l’éternité
Nous marcherons mille autres lunes milles autres jours avant demain
Avant que demain ne nous prenne les copeaux d’espoir que l’on tient
Traverserons mille autres dunes avec nos défauts nos faux pas
Avec nos semelles de brume qui que l’on soit
À nous qui ne jouons ni au pauvre ni au fou parce qu’on en voit d’autres sombrer face à nous
On peut avoir un toit et une corde au cou
On peut avoir les droits et marcher à genoux
À nous qui nous parlons nombreux dans le miroir
À nous qui voyons double qui voyons blanc et noir
À nous les trop poli qui n’en pensons pas moins
Qui tendons l’autre joue mais qui serrons les poings
À nous qui passons pour des antipathiques
Et surtout pour des cons à chercher l’authentique
À nous dans les chansons d’il y a 40 ans
Mais à nous qui guettons devant devant devant
À nous dans les bobines dans le grand maladroit
Dans les cartes postales et dans les feux de joie
À nous qui ne vendrons jamais nos vérités
À nous qui imploseront et ça ne saurait tarder
Nous marcherons mille autres lunes milles autres jours avant demain
Avant que demain ne nous prenne les copeaux d’espoir que l’on tient
Traverserons mille autres dunes avec nos défauts nos faux pas
Avec nos semelles de brume qui que l’on soit
À nous qui fuyons là où ça parle en vain de télévision ou de magasin
À nous qui sommes là qui tombons comme chacun
Dans le bandeau dans les réseaux dans le vide et le trop plein
Mais qui nous préparons à quand ce sera fini
Quand il faudra se parler et redevenir ami
Quand on pourra se dire tout et son contraire sans que ça doive passer par une carte mère
Quand on ne pourra plus savoir qui va où
Savoir qui vaut combien et qui se fout de nous
À nous sans drapeau à nous sans étiquette
À nous sans lingots à nous sans paillettes
À nous dans nos verres d’eau ou dans le café noir
Qui ne maquillions pas nos nuits de déboire
Qui ne trinquons pas sur les places branchés
Qui sifflons dans le vent notre fragilité
Nous marcherons mille autres lunes milles autres jours avant demain
Avant que demain ne nous prenne les copeaux d’espoir que l’on tient
Traverserons mille autres dunes avec nos défauts nos faux pas
Avec nos semelles de brume
Nous marcherons mille autres lunes milles autres jours avant demain

Très bon !!
merci Alan
Des bises de bonne journée 😉
Co
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… « Noé met sa poésie au présent en se mettant dos au vent d’une époque à contresens, la tête debout dans un monde à l’envers »…. après cela, on n’a plus qu’une envie: le connaître, ce Noe.
Pas eu de chance, les vidéos » pas disponibles », sauf la dernière ( celle sur laquelle il se présente). Je n’aurais pas tout perdu 😉
Et du coup, je m’en vais de ce pas satisfaire ma curiosité grandissante.
Merci Alan pour cette découverte ( tu as le chic !), belle journée. A bientôt !
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Sur YouTube ( je voulais dire) pour l’écouter 🎧🎼
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Merci Solène pour tes mots. Noé m’a inspiré pour le décrire. Entre poêts, on se comprend, n’est ce pas ;). J’ai aimé son texte très fort et très actuel et puis son attitude très sobre?. Pour les vidéos, c’est bizarre, la plupart du temps, ça matche mais sinon je mets toujours sous chaque vidéo le lien Youtube. je t’embrasse. Bonne journée pleine de mouettes et d’iode.
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Superbe article! Quelle belle écriture … belle journée Alan😘🌹
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C’est vrai, hein. Belle écriture, je suis d’accord
Bonsoir Swann’. Bisous.
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Bonsoir Solène, douce nuit , bisous😘
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je kiffe trop 🙂 merci et belle suite de semaine !
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C bon de kiffer. Bizh
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