Vous connaissez cette chanson rendue célèbre par le génial Jimi Hendrix mais connaissez vous les paroles? Ce titre évoque une interpellation d’un certain Jo par un autre homme. Jo est un mec qui pète les plombs, qui va buter sa nana pour infidélité et qui s’enfuit dans le sud pour ne pas mourir à son tour sur la potence. « Hey jo » pourrait-il connaître le même succès aujourd’hui ou serait-il lynché par les réseaux sociaux? La question se pose car il s’agit bien d’un meurtre et d’un type qui veut échapper à la justice. Nous sommes au début des années 60 aux États-Unis ou l’alcool , la cigarette, la drogue, la haine raciale, les flingues et l’esprit cowboy font des ravages et « mauvais ménages ». Hendrix est lui même mort le 18 septembre 1970 à Londres d’une overdose de vin, de médicaments et de drogue… Hey Jo est une interpellation sur la violence qui amène une réflexion sur celle ci et les moyens d’en sortir. La violence conjugale existe toujours en 2021, souvent cachée, à l’abri des regards. Elle n’a pas de frontières et a des conséquences au delà des protagonistes. Les enfants sont souvent des victimes indirectes de ces actes et de ces mots. Je vous joins plus bas une vidéo du collectif de femmes « Montendre », un violentomètre et des textes ou liens d’articles avec différentes approches. Alan / Pigrai Flair – la culture a du sens / Lundi 11 Janvier 2021

Hey joe, ou vas-tu avec ce flingue à la main ?
Hey joe, j’ai dit ou vas-tu avec ce flingue à la main ?
Eh bien, je vais aller buter ma nana
Tu sais, je l’ai vue avec un autre homme
Ouais, je vais aller buter ma nana
Tu sais, je l’ai vue avec un autre homme
Huh ! Et ce n’est pas vraiment cool
Uh, hey Joe, j’ai entendu dire que tu avais tué ta nana
Tu l’as flinguée
Uh, hey Joe, j’ai entendu dire que tu avais tué ta nana
Tu l’as descendue. Ouais !
Oui, je l’ai fait. Je l’ai flinguée
Tu sais je l’ai vue en train de déconner
Déconner en ville
Uh, oui je l’ai fait, je l’ai flinguée (…)
(…)
Et maintenant, ou vas-tu aller ?
(Joe ! )
Eh bien, creuse le !
Je vais vers le sud, vers le sud
(Hey)
Dans le sud au Mexique ! D’accord !
(Joe)
Je vais vers le sud
(Hey, Joe)
Dans le sud ou je peux être libre
(ou vas-tu …)
Personne ne va me trouver bébé
(…aller ? )
Il n’y aura pas de potence
(Hey, Joe)
Il ne me passera pas la corde autour du cou
(Joe ou vas-tu …)
Tu ferais mieux d’y croire tout de suite !
(…aller ? )
Je dois y aller maintenant
Hey, hey, hey Joe,
(Hey Joe)
Tu ferais mieux d’y aller
(ou vas-tu …)
Au revoir tout le monde. Ow !
(…aller ? )
Hey, hey Joe, qu’est ce que j’ai dit.
(Hey… … … … … … … . . Joe)
Enfuis toi
(ou vas-tu aller ? )
Les principales versions de Hey Jo
La paternité de la chanson a été contestée et différents enregistrements ont attribué son écriture à Billy Roberts ou à Dino Valenti, ou l’ont répertoriée comme chanson traditionnelle. Composée par Billy Roberts et peut être le chanteur folk écossais Len Partridge qui a affirmé avoir aidé Roberts à écrire la chanson lorsqu’ils se produisaient tous les deux dans des clubs d’Édimbourg en 1956. Cette chanson, qui raconte l’histoire d’un homme en cavale après le meurtre de sa femme, fut d’abord enregistrée par le groupe The Leaves, mais Tim Rose en fit une reprise qui inspira beaucoup Jimi Hendrix. Celui-ci l’enregistra et en fit un standard du rock. Patti Smith a fait une reprise personnalisée ou elle évoque Patty Hearst, petite-fille du magnat de la presse William Randolph Hearst, qui au lieu de se révolter contre ses kidnappeurs prend leur défense et même les armes en devenant elle même membre de l’Armée de libération symbionaise. Au lieu d’une rançon, le groupe réclame que le père de Patricia distribue pour 70 dollars de vivres à chacun des « économiquement faibles » de Californie, ce qui représente une somme de 6 millions de dollars. Il existe de très nombreuses reprises de ce tube mondial
L’original by Billy Roberts (1961)
Roberts a fréquenté la Citadelle, le Collège militaire de Caroline du Sud, mais a quitté l’école pour la vie d’un musicien itinérant. Au début des années 1960, il est allé au Greenwich Village de New York où il a joué dans la rue et a joué dans des cafés. C’est là qu’il a composé la chanson « Hey, Joe », dont il a protégé les droits d’auteur en 1962. Au début de la même année, après un mariage bref et turbulent, Roberts s’est rendu à Reno, Nevada pour obtenir le divorce. Après cela, il est allé à San Francisco où il a de nouveau joué dans des cafés. Il deviendra sa base d’opérations pour le reste de sa carrière.

C’est le tout premier enregistrement à domicile de la chanson « Hey Joe ». C’est la première version absolue jamais enregistrée, en 1961/62, en faveur de l’ami de Billy Roberts, Barry Friedman. L’auteur de la vidéo a monté ensemble des images historiques de prisonniers des années 30 et 40 pour aider visuellement la chanson, car les images semblent très bien correspondre au ton de la chanson.
Version Electric Jimi
La violence conjugale
Elle peut être présente dans tous les types de relations de couple, amoureuses ou intimes (hétérosexuelle, homosexuelle, polyamour, mixte, fuckfriend [ami sexuel], fréquentation, etc.., persister même lorsque les partenaires se séparent, survenir à n’importe quel âge. Les épisodes de violence conjugales sont répétés et un des partenaires prend le contrôle de l’autre et adopte des comportements nuisibles envers lui. Le partenaire dominant peut, par exemple, manquer de respect à l’autre (l’insulter, le rabaisser, etc.), empêcher l’autre d’aller à certains endroits ou de faire des activités (voir des amis, aller au cinéma, etc.), forcer l’autre à faire des choses dont il n’a pas envie (porter un certain type de vêtement, ne plus fréquenter ses amis, avoir des relations sexuelles, etc.).
Chanson par le collectif de femmes « Montendre »

Récemment, Dutton (1996, 2007) a élaboré une typologie en se fondant sur des observations cliniques. Le sous-groupe des individus cycliques correspond à 30 % des hommes rencontrés en clinique. Ces individus présentent un trouble de la personnalité limite, qui se caractérise par une instabilité de l’humeur, de l’identité et de l’estime de soi. Ils sont particulièrement sensibles à l’angoisse de perte d’objet (angoisse d’abandon), et ils commettent fréquemment des passages à l’acte autodestructeurs (American Psychiatric Association, 2003). Selon Kernberg (1997), les individus, qui présentent une organisation de la personnalité limite présentent aussi une faiblesse du Moi, qui se caractérise par une faible tolérance à l’angoisse, de l’impulsivité et un manque dans la capacité de sublimation.
Les hommes, qui présentent une telle organisation de la personnalité, pourraient, par conséquent, être davantage susceptibles de commettre de la violence conjugale, ainsi que de l’autodestruction, comme des tentatives de suicide ou de l’automutilation.
L’ampleur de la violence conjugale contre les femmes est préoccupante. En effet, au Canada, en 2005, la violence conjugale constituait 17 % de tous les crimes violents dénoncés et 86 % des victimes étaient des femmes. Néammoins, il existe aussi une violence ou les victimes sont des hommes. La référence à l’homme Whippet du québecois Charles Paquin est éloquente. Beaucoup d’hommes québecois, durs en apparence, sont fortement dominés par leur femmes. Ils doivent consulter à cause de la violence verbale subie et l’atteinte à leur dignité.
Source : Cairn info : https://www.cairn.info/revue-bulletin-de-psychologie-2009-6-page-543.htm
Histoire de la violence
Je vous partage aussi cet excellent article de « Histoire pour tous »
https://www.histoire-pour-tous.fr/dossiers/5034-faire-lhistoire-de-la-violence.html
Un autre point de vue
Violence conjugale : et si l’homme était la vraie victime par ROLAND TSAPI, Radio Balafon, 30 November 2020
Les mots sont impuissants et si futiles devant la souffrance…
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Peux tu m’en dire plus stp ?
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Je ne sais comment utiliser les mots pour décrire ces situations atroces.
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Je comprends. Il y a des moments ou seules les larmes ou la tristesse peuvent exprimer l’impossible. Heureusement, il n’y a pas que ça dans le monde. Il y a des gens bienveillants, heureux et plein d’amour. Bonne journée!
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Oh oui, bien sûr, il faut aussi se tourner vers le bon et le faire grandir ! Bel après-midi !
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Un tour d’horizon qui me fait réfléchir. Il y a des violences conjuguales de toutes sortes effectivement. Une violence verbale ou psychologique n’est pas égale à une violence physique. Je n’ai pas sorti de chiffres mais les violences physiques sont, elles, le fait d’hommes sur des femmes dans la quasi totalité des cas et elles amènent l’irréparable. Ce n’est pas du même ordre que la violence verbale… Les raisons de Joe, blessé dans son amour propre, ne sont pas de bonnes raisons. J’ai souvent écouté cette chanson sans comprendre les paroles, comme quoi tous ces textes en anglais sans comprendre bien souvent, cela peut être aliénant. Belle soirée Alan !
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Merci pour cet article de fond, Alan.
A la lumière de celui-ci je redécouvre la chanson de Hey Jo… et face à cette nouvelle écoute, il prend une ampleur bien différente.
Il y a quelques années j’ai écrit un texte sur la violence que je n’ai jamais publié. Tu me donnes envie de le faire. Serais-tu d’accord pour que je mettre le lien vers ton article à la fin du mien ?
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Oui Laurence. Tu as mon accord😊. J’ai hâte de lire ton article. Il y a tellement de choses à dire sur le sujet, à commencer par l’accueil des émotions difficiles chez les jeunes enfants. Si l’adulte réplique par la négation ou la violence, ça se répète. Ce sont des mémoires et des schémas collectifs qui n’ont plus lieu d’être aujourd’hui. Nous sommes armés jusqu’aux dents. Pour quoi faire?
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Merci alan pour cet article encore une fois si complet je suis ds le bus mais je lis ecoute les liens dés que possible
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Salut Alan,
Le plus triste avec les violences de ce genres, c’est le huis clos familial. Bien sûr des fois l’entourage et les voisins se doutent de quelque chose, mais il est rare que l’on soit à l’aise d’intervenir dans les querelles d’une tiers famille.
Malheureusement les mentalités changent très lentement, n’oublions pas qu’il y a quelques décennies en arrière, les femmes ne représentaient pas grand chose pour la société très patriarcale de l’époque. De même, les enfants étaient régulièrement frappés, sans que personne n’y trouve rien à redire. Même les professeurs distribuaient des claques.
De nos jours toutes ces choses ne sont plus acceptables, et la loi prévoit des sanctions. Il faut dénoncer ces faits violents, et encourager les victimes à demander de l’aide, et je pense que ton article y contribue.
Bravo pour le travail que tu fait dans le sens du respect des femmes.
Je te souhaite un beau week-end
Ben
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Merci pour ton commentaire complémentaire à mon article. Comme tu le dis, heureusement, les choses évoluent dans le bon sens, celui du respect, ne serait ce déjà du corps enseignant qui ne distribue plus de claques ou de punitions avec règle en fer sur les doigts ou au coin sous les genoux… Un comble d’une autorité qui était sensé donner l’exemple! Au niveau des jeunes parents, je vois aussi des progrès mais des amis pompiers m’ont rapporter, sans dévoiler (secret pro oblige) des scènes choquantes, y compris dans des milieux très chics… Je crois que le monde est encore archaïque et trop dans la performance, le devoir,… Il y a beaucoup de souffrances, de frustrations. Les femmes prennent encore trop cher alors qu’elles font le maximum pour donner et protéger la vie, rendre notre vie plus agréable et créative. Il y a sans doute encore trop de performance, de fausses virilité, trop de machisme. Sans doute avons nous besoin de plus de féminin, de créativité, de beauté et de mieux être plutôt qu’avoir pour avoir.
Bon week end et merci.
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J’ai écouté énormément ce titre de Hendrix, je trouvais les paroles très dérangeantes, mais la guitare d’Hendrix m’envoûtait trop pour faire plus de recherche.
Superbe article, très important. Cette musique me fais penser à « Down by the river » de Neil Young. L’histoire est je crois un peu similaire.
C’est un sujet encore d’actualité, terriblement trop d’ailleurs.
Merci beaucoup pour tous ce partage !
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Merci Jaskiers (je ne connais pas votre prénom ni pour l’instant votre blog ). Oui, je ne pouvais faire l’impasse sur la signification de cette chanson. Fasciné par le jeu de guitare d’hendrix et emporté par la mélodie, je le suis fait embarqué sans comprendre. Ça m’a permis d’aborder ce thème de la violence conjugale encore et toujours d’actualité. Je pense aborder bientôt l’histoire de la violence, ses racines. Et là, c’est pas une mince affaire. C’est un gros dossier 😉
Merci pour votre commentaire
Alan
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