Jean Le Cam fait parti des marins de légende. Kevin Escoffier lui doit une fière chandelle et sans doute la vie dans ce Vendée Globe car récupérer un homme dans ces conditions relève de l’exploit et d’un grand sens marin. Au delà de cette fortune de mer qui fini bien (mis à part un bateau coulé;)), je souhaite vous parler de l’homme et de son parcours. Jean m’émeut à chaque fois, avec son âme d’enfant intacte, son humour, son authenticité et ses « pieds bien en mer ». C’est un marin qui a acquis une expérience redoutable qui lui permet dans ce Vendée globe d’être encore aux premières places avec un bateau « recyclé » dépourvu de foils (mais moins fragile), qui coûte trois fois moins cher que ses « concurrents ». Appelé » le roi Jean « , il est une figure incontournable de la « vallée des fous « , nom donné par Olivier de Kersauson à ce coin de Port la Forêt. Ce skipper de 61 ans, ami de toujours de la famille Desjoyeaux, a construit sa vie sur sa passion de la voile. Une vie riche d’aventures et de succès.
Bonne route Jean et merci de nous faire rêver. Alan

» Jean Le Cam est incroyable. Être là où il est, avec ce bateau et à son âge, c’est incroyable, brillant » Alex Thomson, skipper d’Hugo Boss

L’équipage des p’luchs
Une des particularités qui l’a rendu célèbre se nomme les p’luchs qu’il emmène avec lui à chaque voyage. Chacune a un p’tit nom 😉


Biographie
« Je n’ai jamais douté parce que je n’ai jamais eu de vision à long terme sur mon métier, je ne me suis pas demandé ce qui allait se passer dans 3 ou 4 ans. Je ne me suis pas posé cette question-là. Et ça, ça vous sauve : quand vous gérez vos projets à plus court terme, vous avancez davantage parce qu’au lieu de réfléchir, vous agissez. Si vous y réfléchissez plus longtemps, vous n’avancez pas. »
Jean Le Cam est né le 27 avril 1959 à Quimper. Enfant, son père l’emmène naviguer sur le « Mervent », le petit Armagnac familial. Il apprend également à manœuvrer le 420 d’Hubert Desjoyeaux (le père de Michel) dans la baie de Concarneau. À 8 ans, il participe déjà à des compétitions près de chez lui. À 14 ans, il s’inscrit à des régates [courses de voiliers] avec son père, qui est propriétaire de plusieurs voiliers et passionné de compétition. C’est certainement pour cela que son parcours a été celui-là mais son père ne l’a jamais forcé à quoi que ce soit. À 17 ans il est déjà connu, car il a gagné plusieurs petites courses. Pour gagner sa vie, il fait des boulots en rapport avec l’activité maritime du port : laver les carreaux, caréner les bateaux.
« Mes parents voulaient que j’obtienne mon diplôme, tout simplement. Mais ils me laissaient faire. Parce que quand même, c’était ma vie ! C’est ce que je dis souvent aux jeunes : les parents ne sont pas les meilleurs prescripteurs pour réaliser ce que l’on sent en soi«
Il est un des rares marins qui ont eu le privilège d’embarquer et de naviguer avec Eric Tabarly. Son franc parlé est légendaire: il est le seul à avoir osé critiquer le grand Tabarly après le chavirage du trimaran » Bottin Entreprises » lors de la course en double Lorient-Saint Barthélémy-Lorient.
« J’ai eu l’idée d’effectuer mon service militaire avec Éric Tabarly [grand navigateur français] qui était officier de marine, ce qui lui permettait d’embarquer des jeunes appelés. J’ai pris mon courage à deux mains et je suis allé le voir : il habitait près de chez moi. Je lui ai demandé de servir sur son monocoque « Pen Duick VI », avec lequel il préparait la Whitbread [renommée la Volvo Ocean Race], une course autour du monde en équipage. Il a accepté, et c’est ainsi que j’ai fait mon service militaire en naviguant avec Éric Tabarly et 12 autres équipiers.


Un palmarès impressionnant
Dès 1982 Jean Le Cam entame une succession de résultats sur monocoques et sur multicoques, en solitaire ou en double. Il commence par battre le record de l’Atlantique sur « Jet services II » avec Patrick Morvan comme équipier. En 1984 il est vainqueur de la Route de la découverte avec Philipe Poupon. Il est deux fois Champion du monde en Formule 40 (88-89). En 1991 il remporte la Course de l’Europe avec Laurent Bourgnon. En 1994-1996-1999 il gagne la Solitaire du Figaro faisant ainsi partie des trois navigateurs qui ont réalisé ce triplé (P. Poupon et Michel Desjoyeaux). En 1994 en compagnie de son ami de toujours Roland Jourdain il gagne la Transat AG2R. 2001 il termine 4ème de la Transat Jacques Vabre sur un trimaran de 60 pieds. Toujours sur le même trimaran il décroche la 2ème place de la Route des phares en 2002 et fini 3ème en 2003 du Challenge Mondial Assistance. Retour sur IMOCA en 2004 pour gagner les Mille Milles de Calais. En 2005 il monte sur le podium en s’octroyant la 3ème place de la Transat Jacques Vabre. Sur » Bonduelle » il termine 2ème du Vendée Globe (tour du monde en solitaire sans escale). Il décroche la 2ème place de la Route du rhum en 2006. Sa participation au Vendée Globe 2008 sur VM Matériaux se solde par un chavirage. Il est sauvé par Vincent Riou.
« j’ai été le sauvé, maintenant je suis le sauveur »

😯Impressionnant!
Merci Alan pour la description de ce beau personnage. ⚓Encore un homme ancré à l’océan!
C’est un vrai loup de mer, pas un marin d’eau douce. Sa surprenante personnalité, son parcours, ce caractère bien trempé, et ce courage bien breton, valait bien ce joli post.👍
Bravo Alan pour ce sympathique partage de ta passion pour le milieu maritime.
Je te souhaite un beau week-end, si possible en mer.
Ben
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