Ré-édition d’une poésie écrite le Mercredi 12 Août 2020 . Ce texte est dédié à ma grand mère maternelle. Avec le temps, je ne me rappelais plus le jour de son anniversaire. pourtant, je l’ai écrit ce jour là…
Quand je t'ai vu coiffer tes très longs cheveux noirs Devant le miroir de l’armoire à pharmacie Je t’ai dit que je te trouvais belle Tu m’as dis « oh tu sais » comme l’air de ne plus y croire Mais j’ai insisté et tu m’as glissé un merci touchée coulée Je n’étais qu’un enfant au plus pur du sincère Qui aimais une femme pétrie d’humanité Une âme qui te pose deux briques brûlantes Entourées d’un linge épais au fond d’un lit froid Dans une chambre sans chauffage Qui borde ton édredon immense Comme le soin qu’elle t’apporte Comme le baiser qu’elle te donne Et je lui dis : « merci Mamie » Mes yeux captés par ses lumières Firmament d’un amour radieux Qui t’enveloppe de sa chaleur Je me sentais dans un château fort Ou malgré ma peur du dehors De la nuit et du froid qui mord Je rêvais à des demain sans fin A un nouveau feu, un nouveau brasier Le spectacle rougissant du fagot brulé Ou tu déposais doucement sur le tamis de braise Le trépied dans la fournaise La fonte large et lourde du bilig Un peu de saindoux étalé sur cet autel de fer Et de ce geste sûr et répété de mère en mère Assise sur un tabouret de traite Tu étalais avec le rozell l’onctueuse pâte de sarrasin Je voyais la délicieuse galette se former Ou tu posais deux œufs et du fromage De ta ferme autonome De tes animaux traités avec soin Toi la femme silencieuse devant son âtre Tu me servais ce cadeau de toute une vie Ce souvenir gravé dans mon enfance à jamais Un repas simple au goût incomparable Anna, dans ta maison d’après la guerre Tu t’es juré de ne plus jamais avoir faim Que ton mari, tes enfants et petits enfants Ne connaîtraient plus la misère Humble paysanne bretonne Tu cachais tes émotions Comme une femme qu’on façonne Pourtant un jour Je t’ai vu pleurer Dans la chambre de l’amour Ton Célestin, Le bien nommé Qui s’en va et qui pourtant reste là Comme un homme de l’au delà Que tu rejoindra plus tard Dans le grand éternel Anna, tu es toujours belle Tu es dans mon ciel Comme une référence, Une étoile au cœur pur Dans mon univers Simple humaine sans vanité Tu traverses ma mémoire Comme un cheval blanc Qui voyage au delà du temps Tu es un phare Un repère à jamais Les fondements d’une maison Aux fondations indestructibles Que viendront habiter L’’âme de mon humanité ©Alan Mabden/ Publié le Mercredi 12 Août 2020 / Tous droits réservés
Bel hommage à cette Mamie qui te sourit, j’en suis sûr !
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Oui Régis. C’est sur ! Merci à toi
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Bravo Alan, on sent que tu tenais beaucoup à elle. Ce devait être une dame formidable, qui a sans doute beaucoup contribué à façonner la belle personnalité que tu es.
Tu peux être fier de ta Grand-Mère, comme elle peut l’être de la personne que tu es devenu.
Bien à toi
Ben
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un grand merci Ben. Tes mots me touchent profondément. Dans sa maison, il y a eu beaucoup de bonheur, de rires, d’échanges. La vraie richesse est là. Je ne doute pas que toi aussi, tu as connu des personnes de grande valeur. A bientôt, Alan
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Ah j’oubliais! Elle me corrigeait sans arrêt sur mon français, elle la bretonne 😉 . Elle avait beaucoup d’humour et de malice. Elle aimait bien tricher aux cartes 😉
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Elle doit être fière de toi pour ton talent et pour la personne que tu es devenue… Bien à toi.
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Très touché. Quand je l’ai connu, je n’ecrivais pas mais nous étions très complices. Elle était rigoureuse sur le français et me reprenais régulièrement ;). J’avais besoin d’ecrire ces mots pour elle mais aussi pour toutes celles qui ont été bienveillantes et nous ont porté, dans tous les sens du terme. Je dois beaucoup au feminin. Il doit être porté haut. Bonne semaine. Akan
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Qu’il est beau ce texte, Alan, mais qu’il est beau ! Je l’ai relu trois fois Et à chaque fois avec toujours la même émotion. Ça vient du fond du cœur, et ça ressent.
Tu as adouci mon insomnie. Merci Alan. 😘❤🌹
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Alors là Solène, ce compliment me touche profondément. D’autant plus qu’il vient de toi, une personne sensible, qui aime la poésie et qui elle-même compose de belles broderies du cœur. Oui ça vient de loin. Il y a des échanges qui comptent dans la vie d’un enfant. Elle parlait peu mais aimait beaucoup. Je suis heureux que toi aussi elle t’ai touchée. Je ne sais pas si elle m’entend mais si elle a disparue physiquement, elle est toujours la, comme un repère. Et puis ça va au delà d’Anna. Je remercie toutes les femmes qui ont donné, aimé sans relâche, ces héroïnes du quotidien. Et puis Anna est un prénom ancrée dans la mer et la terre bretonne. J’ai vu ces femmes hyper discrètes être au premier rang des manifestations en Bretagne habillées et coiffées de tenues traditionnelles. Elles avaient le caractère trempé dans la justice du cœur et la fraternité dans le sang.
Merci encore Solène pour avoir écrit ton ressenti. Je suis heureux d’avoir adouci ton insomnie 😉
Alan 💗🌹💥
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