Retour sur une femme chercheuse russe remarquable qui a lutté toute sa vie pour comprendre les mécanismes du cancer. Elle a été d’avant garde en prônant une alimentation davantage axée sur les aliments crus et les huiles, particulièrement celles riches en Oméga 3
« Plus nos connaissances s’étendent, plus nous nous apercevons à quel point les notions acquises sont floues et aléatoires.
Ainsi, nous comprenons toujours mieux combien la nature vivante nous échappe et combien notre intelligence de la vie est limitée. »
«Vouloir changer le monde est illusoire, tout en comprenant qu’il faut d’abord se changer soi-même, c’est une preuve de sagesse. Manger consciemment, c’est commencer à changer et montrer que vous voulez être responsable de votre santé. »
« J’aimerais que chacun comprenne qu’il ne peut compter que sur lui-même, qu’il est responsable de sa personne, que le corps dont il dispose doit être géré comme n’importe quel autre bien. »

Biographie (extraits)
Voir sa bio complète sur le site de l’association Kousmine française https://www.kousmine.fr/dr-kousmine/
Installée à Lausanne comme pédiatre, elle connaît encore le temps des vaches maigres. En effet, en Suisse, les honoraires des consultations d’enfants sont de moitié inférieures à ceux des malades adultes ! Elle perd en clientèle, deux jeunes enfants atteints de cancer très évolutif. Très émue, notamment lorsque la petite fille, défigurée par sa tumeur, lui déclare : « J’ai eu beaucoup de chance. Ma maladie m’a permis de vous rencontrer ». Elle avouera s’être échappée tant les larmes lui venaient aux yeux. C’est la seule fois où Catherine KOUSMINE parle de ses émotions !
Les événements vont la déterminer à s’échapper de ce terrible fléau. « Dans les années 40, le taux des cancéreux augmentant tellement, je me suis dit qu’il serait peut-être utile de chercher des explications différentes de celles de la Faculté ». Pour cela, elle lit tout ce qui a été écrit sur le sujet et constate que rien n’est clair. Elle décide alors de vérifier ce qui a été publié et commence ses propres recherches.
Avec un chimiste et un pharmacien, elle installe un laboratoire dans une cuisine inoccupée de son appartement. Pendant 17 ans, elle y élèvera des souris sur lesquelles sont greffées des tumeurs. Puis elle ira à Paris à l’Institut Curie chercher des femelles de race pure, porteuses spontanément d’un cancer du sein dans la proportion de 90 % dès l’âge de 4 mois.

A Curie, les souris sont nourries à partir d’aliments en comprimés. Par souci d’économie, le Dr KOUSMINE, fait le tour des commerçants pour ramasser pain, légumes, fruits… Les souris reçoivent ainsi un jour sur deux une nourriture en comprimés et un jour sur deux des aliments naturels.
Le taux des cancers chute de 50 % ! Intriguée de ces résultats, elle réalise qu’il y a peut-être une relation entre l’alimentation et la maladie. Mais encore faut-il le démontrer ! Pendant des années, elle testera toutes les substances qui peuvent composer nos repas.
Sans le savoir, elle entre dans le domaine de ce que l’on appelle aujourd’hui, « la médecine orthomoléculaire », médecine qui traite avec les molécules dont est composé le corps. Son équipe constate même que les souris de race pure, porteuses d’une tumeur mammaire survivent à des doses de toxiques qui entraînent le décès de souris sans tumeur, comme si la présence du cancer augmentait la résistance de ces animaux ! Poursuivant dans cette voie, elle trouve que le cancer se comporte comme un tissu de détoxication à l’action presque aussi efficace que le foie ! C’est cet élément capital qui va déterminer son approche de la maladie cancéreuse.
« Supprimer d’abord le besoin du cancer avant de supprimer la tumeur elle-même. »
Dr Catherine Kousmine
En 1949, des amis lui confient le premier malade cancéreux. Atteint d’un réticulosarcome récidivant qui a métastasé à la clavicule, il a une espérance de vie de 2 ans. Sous traitement de vitamines, associé à la réforme alimentaire, il récupère en 4 mois ! Mais périodiquement, il abandonne toute surveillance alimentaire. Ceci durera 9 ans, pendant lesquels la maladie s’aggrave et récidive à chaque fois qu’il s’éloigne de son régime.
En 1958, après sa neuvième poussée, l’ORL qui le suit le met en demeure de choisir entre la vie ou la gourmandise. Le malade se discipline et ne présente plus de rechute.
« Par son indiscipline et ses retours à la sagesse, ce malade m’a apporté la preuve que j’attendais. »
Forte de cet exemple, elle va chercher à comprendre pourquoi le corps fabrique le cancer. D’une part, tous les tissus de l’organisme sont constitués de couches multiples de cellules, sauf l’intestin. D’autre part, elle fait des cultures de tissu cancéreux, et n’y trouve que des germes habituels de l’intestin. Elle en déduit donc que l’intoxication du foie découle d’une fragilité de la muqueuse intestinale. Pourquoi ?
En tant que femme observatrice, Catherine KOUSMINE a remarqué que toutes les denrées alimentaires ont augmenté de prix pendant la dernière guerre. Toutes, sauf une : l’huile !
Intriguée, elle cherche à savoir pourquoi. L’explication lui est fournie par un employé d’huilerie qu’elle est amenée à soigner. On a tout simplement modifié les techniques d’extraction des huiles. Pour augmenter le rendement à partir de la même quantité de graines, on a autorisé les industriels à faire des pressages après chauffage. Le Dr KOUSMINE découvre tout de suite la faille de ce système. Elle a connu les habitudes du début du siècle : les huiliers sur la table. Elle mesure très vite, à la lumière de ses recherches, l’ampleur des dégâts : l’étanchéité des membranes cellulaires est altérée par carence en acides gras essentiels et c’est au niveau de l’intestin que cela a le plus de conséquences : lorsque l’intestin laisse pénétrer dans le sang des agents infectieux, c’est le foie qui les reçoit et doit les détruire.
Elle a maintenant la solution : il faut augmenter la résistance des membranes des cellules et en priorité celles de l’intestin. Elle cherche un producteur d’huile qui a gardé les anciennes méthodes, et part en croisade contre les graisses « végétales » (margarines), qu’elle dénonce comme artificielles et même dangereuses pour la santé.
C’est le moment où elle reprend le petit déjeuner très connu des Suisses : le « muesli » et l’adapte avec ce qu’elle sait. Elle l’appellera « budwig », en hommage à Johanna BUDWIG, pharmacienne, qui a énormément travaillé sur les huiles et les margarines.
Ce petit déjeuner va faire le tour du monde et contribuer à la célébrité du Dr KOUSMINE.
Voir article : https://pigrai.com/2020/07/30/culture-sante-la-creme-budwig-docteur-catherine-kousmine/