Aimer sans se voir, sans se toucher Comme deux amants séparés Par la guerre, l’océan, l'interdit Aimer s'écrire, se respirer par les mots Allumer la bougie Être comme au temps d'Hugo Un messager de plume et de papier Loin des tactiles claviers Uniquement ressentir la présence La vibration à distance Cette impalpable palpitation du cœur Ce feu de l'intérieur Une émotion née de la vacuité Un espace d’espoir, de désir rêvé Aimer sans corps, aimer encore Pour se retrouver plus forts Exploser en nous, au-delà des fous La raison a tord, plus jamais morts Renaissants amants de l'aimant puissant Comme un élan entre deux goélands Au dessus d'un immense océan Un long tissu tendu entre deux continents Une distance qui n'est pas une absence Une séparation qui n’est pas une rupture Une liberté pour s'ouvrir à soi S'épanouir pour ne pas s'évanouir Prendre l'air, gonfler la montgolfière Remplir le réservoir avant de te revoir Avoir encore envie de vivre Tout ce qui en toi m'enivre Ton corps, tes mains, ta bouche Ta peau, tes seins qui me touchent Ta langue qui effleure mon bonheur Ta robe, tes dessous, tes couleurs Tes rires, tes pleurs, tes humeurs Maintenant que tu es là dans mes bras Je peux serrer ma joie contre toi Ressentir nos cœurs en vibration Le tremblement de la passion La fusion de nos corps qui s'évaporent Exister dans l’éphémère Voir l'émoi de nos sens S’envoler tel une bulle légère Au sommet de l'existence Puis redescendre apaisés Comme deux planeurs dans les alizés Qui après un long voyage Et des routes de liberté Ont déposé leurs bagages Pour mieux s'aimer. ©Alan Mabden / Tous droits réservés / Pigraï's Flair- La culture a du sens / Samedi 14 mars 2020

Magnifique ! J’Adore ce poème.
Merci Solène ! Je pense que le quotidien tue et que la distance permet de mieux apprécier
A qui le dis-tu ?! La routine tue…. entièrement d’accord avec ça.
Et puis vouloir toujours l’exceptionnel c’est compliqué 😉