Ecologie / « Les algues aux rythmes » de l’humain et de la planète

D’après une étude publiée jeudi 29 août dans la revue Current Biology, la culture d’algues marines dans seulement 3,8% des zones économiques exclusives (ZEE) de la côte ouest des États-Unis pourrait neutraliser l’ensemble des émissions de l’agro-industrie de Californie. L’étude conclut que l’élevage de macroalgues dans seulement 0,001% des eaux du globe propices à leur développement pourrait compenser la totalité des émissions de carbone de l’industrie de l’aquaculture, qui connaît une croissance rapide et fournit la moitié des fruits de mer consommés dans le monde. Au total, près de 30 millions de kilomètres carrés marins peuvent se prêter à la culture des algues marines.

Les coccolithophoridés – des microalgues unicellulaires, partie intégrante du phytoplancton – sont à l’origine de cette formation géologique. Comment ? Par un phénomène de photosynthèse que les arbres ne sont pas les seuls à pratiquer. Ces micro-organismes océaniques captent le gaz carbonique (CO2), se multiplient et rejettent de l’oxygène. Le CO2, lui, se transforme en calcite génératrice de la craie. A l’heure de la lutte contre le réchauffement climatique et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre dont fait partie le CO2, les microalgues seraient la panacée pour limiter le réchauffement terrestre

Autre exemple, les émissions de CO2 à la sortie d’unités de chauffage peuvent être transformées en biomasse, autrement dit en oxygène et en algues. Le procédé est le suivant : la surface d’un toit est recouverte de collecteurs solaires, recueillant la lumière du jour et la diffusant à travers des fibres optiques très efficientes jusque dans le bioréacteur. Les algues s’y trouvant transforment alors, grâce à cette lumière, le CO2 issu de l’installation industrielle, qui est injecté dans le bioréacteur. Cela permet, de plus, aux algues de se multiplier. D’après Hilmar Franke, qui conduit un projet de réacteur collecteur en verre, « une surface d’un hectare pour collecter la lumière permettrait, dans les conditions climatiques allemandes, de traiter environ 200 tonnes de CO2 par an, soit 200 fois plus qu’une forêt de hêtres ou de chênes de surface identique« .

https://www.ifpenergiesnouvelles.fr/enjeux-et-prospective/decryptages/climat-environnement/reduire-les-emissions-industrielles-co2-captage-et-stockage-du-co2

LA CULTURE DE L’ALGUE SPIRULINE

La spiruline est capable de produire plus de 16 tonnes d’oxygène, par hectare et par an, et de capter 23 à 40 tonnes de CO2. C’est 6 à 10 fois plus qu’un arbre ! Un arbre en capte maximum 4 tonnes dans les mêmes conditions. Ainsi, elle est à la base de solutions pour lutter contre la pollution sur la planète et permet un rééquilibrage de l’oxygène et CO2.

L’air environnant la culture doit être le moins pollué possible, car la spiruline en absorbe et peu alors absorber des polluants comme les métaux lourds. La culture de la spiruline ne nécessite pas beaucoup d’eau, dix fois moins que n’importe quelle autre culture. Aucun pesticide, fongicide ou herbicide n’est utile pour la produire et son rendement est très élevé.

La spiruline est considérée comme « meilleure nourriture du futur » par l’ONU depuis 1974. Pas d’impact négatif sur l’environnement, pas d’érosion du sol, pas de contamination de l’eau, ni de déforestation pour sa culture, on comprend bien pourquoi elle est nommée ainsi. Même les déchets provenant de sa culture sont réutilisés.

Les groupes de cosmétiques de luxe en utilisent de plus en plus dans leurs soins. Pour l’instant, il n’existe pas encore de label bio pour la spiruline en France. Un cahier des charges est en train d’être créé par la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique.

Avec cette facilité de production et le peu de surface nécessaire, la culture de spiruline sur les toits est en train de se développer. Ça a démarré par les toits à Bangkok, notamment sur les hôtels de luxe. Les conditions idéales y sont réunies et cela permet de produire de la spiruline fraîche pour les cuisines de ces hôtels. Ils la servent en smoothie et dans les plats. Ou alors elle est revendue localement.

En France, des projets pour faire la même chose sur les toits de Paris sont en cours. Le peu d’énergie dont elle a besoin pour être cultivée, fait que sa culture dans les pays défavorisés est possible. De nombreuses fermes de culture de spiruline ont alors été créées ces dernières années. Ce sont de petites structures familiales ou provenant d’associations humanitaires.

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