Musique / Jawhar

Découvert aux transmusicales de Rennes, Jawhar le tunisien est un coup de cœur. Son folk planant bien orchestré avec des claviers et une voix hynoptiques nous happe progressivement dans une lente et belle ascension musicale. Belle découverte.

Il s’est associé récemment à la chorégraphe et « artiste citoyenne » Nawel Skandrani avec qui il collabore d’abord sur un duo, « Arscé/seu/lement », qui s’est improvisé au lendemain de la révolution tunisienne, ensuite  « 100% Water», un projet multidisciplinaire et écologique.

« Le grain de guitare, les claviers nuageux, le timbre de voix hypnotique, les arrangements entre terre et ciel – l’était chaotique du monde arabe ? – signent d’ores et déjà l’un des plus beaux albums de l’année. »

  • Focus Vif, 19/4

Né d’une mère professeure de littérature arabe et éprise de musique et de poésie, et d’un père qui se consacre au théâtre puis à la politique culturelle, Jawhar grandit dans la banlieue nord de Tunis, à Radès. Le chemin vers l’école dans cette petite banlieue populaire est pour lui le premier parcours initiatique à explorer dans tous ses recoins, plus que l’école elle-même. Très tôt il est fasciné par une certaine culture populaire, par la force de ses images et de ses expressions verbales, musicales et gestuelles, force qu’il ne retrouvait pas dans les pièces de théâtre tunisien que ses parents l’emmenaient voir…

Quand il part à l’âge de vingt ans étudier l’anglais à Lille, c’est plutôt la poésie abstraite qui l’attire, celle de William Blake et d’Emily Dickinson… En plus d’un amour grandissant pour un certain Nick Drake qui le liera de manière irrévocable à son folk impressionniste.

Parallèlement à ses études il participe au théâtre universitaire anglophone et y joue des rôles tels que Othello, Brick dans « Chatte sur un toit brûlant» et Proctor dans « les Sorcières de Salem ». Il passe ensuite le concours du conservatoire d’art dramatique de Lille, il y est admis mais, son « accent de facteur » étant un sujet de discorde avec le professeur/directeur de la section, il quitte le cursus au bout de la première année. Il fait alors la rencontre de Daniel Fatous (auteur, conteur et metteur en scène) qui le passionne d’un autre théâtre, un théâtre basé sur la capacité de l’artiste à amener de l’humain sur scène plutôt que de l’artifice…

…A la naissance de son premier enfant, Jawhar ressent le besoin de renouer avec son pays natal. Il rencontre alors le metteur en scène Lotfi Achour et la comédienne et dramaturge Anissa Daoud et ils entament ensemble en Tunisie un travail particulier proche du théâtre documentaire au sein d’une structure (APA) qu’ils créent pour l’occasion. Une première création, «Hobb Story », qui vient questionner l’amour et le sexe dans le monde arabe, et dont il signe la musique et les chansons, connaît un vif succès. Une deuxième création (qui cette fois questionne la notion de pouvoir dans le monde arabe) voit le jour l’été 2012 aux Olympiades Culturelles de Londres ; «Macbeth, Leila & Ben – A Bloody History» dont il est co-auteur, compositeur et dans laquelle il joue le rôle-titre.

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