L’effondrement positif 4 / Agri-culture / Alimentation / Repenser nos comportements

Qu’est ce que la tradition? C’est ce que j’ai toujours vu faire. Depuis combien de temps? Je sais pas… Mon père et mon grand père ont toujours fait comme ça, donc c’est bon :).

Pigraï, 31.11.19

Les pratiques agricoles depuis environ 1970 n’ont rien de traditionnel ou d’ancestral. Depuis cette époque, « faire » du maïs et du blé en grande quantité, pour la production de viande et de lait en masse, pour la panification industrielle, a détruit le paysage de bocage qui préservait la biodiversité, freinait l’impact des tempëtes, préservait les sols et fournissait une production beaucoup plus variée qu’aujourd’hui. Aujourd’hui, certains agriculteurs envoient des arguments de « chasseurs » qui résonnent comme des coup de fusil, qui font du bruit mais sonnent faux. Beaucoup d’agriculteurs de la génération précédente ont une pratique de terrain que nul ne peut leur contester, mais certains d’entre eux ont peu de connaissance en agronomie et s’ils en avait, en toute conscience, ils arrêteraient de pratiquer cette folie qu’est l’agriculture intensive. Sauf qu’ils sont engagés jusqu’au coup dans des emprunts liés à des investissements conseillés par des « spécialistes » de la finance et de l’agro-alimentaire. Du coup, ils sont pris en étau entre leur envie de tout arrêter et leur amour pour leur métier. Ils (elles) travaillent dur, très dur même, sur des terres familiales et ne veulent pas lacher cet « héritage » transmis par leurs parents ou/et leur grands-parents. Leur terre devient de plus en plus stérile et leurs plantations sujettes aux maladies. Donc pas question d’arrêter le glyphosate et autres substances cancérigènes.

Pourtant, certains lachent l’affaire. Il y a le suicide malheureusement de plus en plus fréquent et il y a aussi la non transmission des terres à leurs enfants qui ne peuvent plus adhérer à ce système et préfèrent excercer un autre métier. D’autres personnes extérieures à la famille ou des héritiers convaincus reprendront ces terres avec une véritable formation en agronomie, une autre vision de la façon de nourrir l’humain, avec le souci de préserver l’environnement, la santé des autres et aussi, c’est important, leur propre santé. Il aura fallu de nombreux cas de leucémie, y compris sur des enfants de viticulteurs, pour comprendre que les produits utilisés sont ultra nocifs. Acheter un vin bio, par exemple, surtout en bio-dynamie, c’est d’abord respecter le viticulteur et sa famille ! C’est aussi se respecter soi, sa famille, les amis invités à table. C’est retrouver une terre vivante avec plein de micro-organismes qui vont l’aérer et permettre aux plantes de pousser en bonne santé et d’être moins sujettes aux maladies. Cela n’empêche pas les traitements mais en petite quantité et sur des chartes respectueuses de notre environnement.

C’est pourquoi nous devons changer nos comportements alimentaires, arrêter la contre argumentation facile, le déni de sa « propre » consommation. Combien de personnes utilisent des faux arguments, non vérifiés, non vérifiables ou transmis par des lobbys alimentaires qui paient des agences de communication à leurs fins ? Combien de fois le ton monte, la voix devient forte pour ne pas perdre la face, son honneur, ses convictions ancrés comme un bateau qui ne quitte plus le port depuis des années. Souvent les débats sont des combats d’égo entre les pour et les contre, sans écoute véritable de l’autre et de ce qu’il peut nous apporter. Souvent les objections sont sommaires, sans véritable argumentation fondée, comme des carapaces qui cachent nos conservatismes, nos peurs du changement, de remise en cause de nos fondements, de nos mémoires acquises.

Qu’est ce que le progrès? Quelle société voulons nous? Si les réponses varient selon la personne et son histoire, ces questions sont fondamentales pour avancer ensemble. Il est grand temps de repenser collectif, non pas dans le collectivisme mais comme on le fait avec une équipe de sport ou chacun est important, a un rôle à jouer, ou les talents individuels, s’ils communiquent bien, peuvent faire des merveilles et gagner.

Nous aussi pouvons remporter ce chalenge de passer d’un type d’alimentation à un autre, si tous les acteurs du match jouent vraiment le jeu, ne trichent pas ou font semblant, au risque d’un effondrement définitif et durable où tout le monde , sans exception, a vraiment à y perdre.

Pigraï, 31.11.19

Article de Pigraï à lire également sur le sujet

https://pigrai.wordpress.com/2019/09/22/leffondrement-positif-3-lalimentation-non-violente/

2 commentaires

  1. Affolant de penser qu’on ai pu- et malheureusement bien que plus personne ne puisse l’ignorer ça continue !! – pendant des dizaines d’années et pour certains sciemment empoisonner la terre et ses habitants, à la petite échelle j’en ai fait partie qui par exemples n’aimait rien tant que ces pommes vert fluo compactes et sans tache dont le nom Granny Smith me plaisait à l’instar de leur goût acidulé..

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