Quel point commun entre « la jeune fille à la perle, Hannibal Lecter (les origines du mal), Un nouveau jour sur terre ? Le talent éclectique de Peter Webber, réalisateur, éditeur, producteur, et scénariste américain né en 1968. Il nous signe un magnifique documentaire sur l’esprit du Reggae.
Synopsis
Une maison remplie de vieux vinyles perchée sur les hauteurs de Kingston, au milieu d’une nature jamaïcaine puissante et millénaire. La terrasse surplombe les collines.
Le son des percussions, quelques accords de guitare, les cuivres, le piano. Des notes de reggae fendent l’espace et s’envolent dans la montagne. Ils font vibrer la Jamaïque au son de la musique qui l’a fait connaître au reste du monde.
Sur cette terrasse, des voix légendaires du Reggae se retrouvent : Ken Boothe, Winston McAnuff, Kiddus I, Cedric Myton, The Viceroys, Judy Mowatt. Ils se connaissent depuis toujours et l’âge d’or du reggae leur doit beaucoup : ils ont chanté avec les plus grands dans les yards des ghettos, côtoyé Bob Marley, Peter Tosh, Jimmy Cliff.
Inna de Yard, dans le jardin en patois Jamaïcain, exhume l’essence de la culture musicale de la JamaÏque. Plus qu’un collectif, il s’agit d’un état d’esprit, d’une forme de création renouant avec l’énergie brute et collective. Revenir à un dispositif simple, acoustique, en extérieur, au plus proche des vibrations naturelles, des instruments et des voix.
Initié par le label français Makasound (crée par les mêmes professionnels ayant fondé ensuite Chapter Two) dans les années 2000, huit disques Inna de Yard virent le jour, enregistrés en plein air dans les cours de Kingston.
En 2016, la Philharmonie de Paris décide de consacrer sa prochaine exposition à la Jamaïque et sollicite ainsi Chapter Two et Inna de Yard pour renouer avec cette expérience musicale unique. L’aventure reprend avec l’album « The Soul of Jamaica » paru en mars 2017 et une tournée à guichet fermé
Le collectif jamaïcain décide ensuite d’enregistrer un nouvel opus « Inna de Yard », qui rassemble cette fois les titres les plus emblématiques de leur répertoire. C’est à l’occasion de l’enregistrement de cet album que Peter Webber a réalisé le film « Inna de Yard ». Inna de Yard reprend alors le chemin de la scène avec une tournée européenne.
Soudé autour de quatre chanteurs principaux, Ken Boothe, Cedric Myton, Winston McAnuff et Kiddus I, Inna de Yard rassemble aussi le trio des septuagénaires Viceroys ainsi que la jeune génération, Var, Kush McAnuff, Derajah. Certains invités exceptionnels se mêlent aux sessions du dernier album sur les hauteurs de Kingston, Horace Andy ainsi que Judy Mowatt (ancienne choriste de Bob Marley) en duo avec la chanteuse internationale Jah9.
Peter Webber
D’abord étudiant en histoire de l’art, Peter Webber bifurque ensuite vers le cinéma qu’il étudie à l’université de Bristol en Angleterre, à la fin des années soixante-dix. Mais avant de passer derrière les caméras, il passe sept ans en salle de montage et travaille sur Saint Ex, le premier long du métrage d’Anad Tucker, producteur de La jeune fille à la perle.
Il débute sa carrière de réalisateur en tournant des documentaires et des dramatiques pour la télévision britannique. Il fait alors sensation dans les médias lorsqu’il signe une mini-série intitulée Men only, l’histoire d’une équipe de football qui sombre dans le crime et la débauche.
Les producteurs Andy Paterson et Anand Tucker, qui l’ont connu du temps où il était monteur, décident de lui confier la réalisation de La jeune fille à la perle. Un choix qui s’avèrera judicieux puisque son premier long métrage lui vaut un Hitchcock d’or (grand prix) et un Hitchcock d’argent (prix du public) au Festival du film britannique de Dinard 2003.
Pigraï ' Flair / La culture a du sens 