Portrait / Wangari Maathaï / La femme qui plantait des arbres

Wangari Maathai (1940-2011), professeure et militante écologiste kenyane, a fondé en 1977 le Mouvement de la ceinture verte, une organisation non gouvernementale qui encourageait les femmes à planter des arbres pour lutter contre la déforestation et la dégradation de l’environnement. A ce jour, on estime à plus de 50 millions le nombre d’arbres plantés grâce à ce mouvement. Elle a reçu en 2004 le prestigieux prix Nobel pour son œuvre en faveur de l’écologie, de la démocratie et de la paix.

Cette femme exceptionnelle dont la vie est transcrite dans le livre « Celle qui plante les arbres » a mis en pratique l’ouvrage de Jean Giono « L’homme qui plantait des arbres » qui selon les termes de l’auteur a été écrit pour « faire aimer à planter des arbres », . Dans ce court récit, le narrateur évoque l’histoire du berger Elzéard Bouffier, qui fait revivre sa région, en Haute Provence, entre 1913 et 1947, en plantant des arbres. Bien qu’il s’agisse d’une fiction, la nouvelle parvient à inciter le lecteur à croire à l’existence réelle du berger et de sa forêt. Wangari Maathai elle, est loin d’être fictive ! Son oeuvre continue après sa mort à travers le mouvement the Green Belt qu’elle a créé en 1977.

Jean Giono, Wangari Maathai, Frédéric Back, auteur du film d’animation « l’homme qui plantait des arbres » sont des initiateurs formidables.

Grâce à eux, pendant que des députés nous endorment avec leurs beaux discours, des milliers de personnes reverdissent la planète à travers le monde. Il faut le dire : ce qui est fait depuis 10 ans est considérable. En chine, en Inde, en Asie, il s’agit de millions d’arbres replantés. Il faut le dire : ces arbres représentent vraiment une grande partie de l’avenir du climat et de notre planète (à condition de diminuer nos émissions). Plus un arbre est ancien, plus il stocke de CO2, plus il grandit rapidement, plus il stocke de CO2 rapidement. En moyenne, la plupart des estimations considèrent qu’un arbre nouvellement planté stocke entre 10 et 50 kg de CO2 par an (avec une moyenne de 20-30 kg par an pour la plupart des arbres communs. Logiquement les arbres plantés il y a 20 ans ou plus vont devenir « intéressants » pour l’environnement et ceux plantés aujourd’hui verront leur apogé en 2050, là ou nous en auront le plus besoin !

Vous aussi vous pouvez agir, soit indirectement en donnant de l’argent à des associations ou en prenant un nouveau navigateur, type « Ecosia » ou « Lilo« , soit en plantant vous même des arbres. Aux arbres citoyens, c’est vraiment l’heure de voter concret!

Biographie

Wangari Muta Maathai, de son vrai nom, est la fille aînée d’un couple de fermiers, qui travaille activement pour la pérennité de leur tribu, appelée Kikuyu. Elle grandit dans un milieu imprégné des rites et traditions kényanes, s’occupant ainsi des tâches de la maison. Grâce à l’ouverture d’esprit de ses parents, elle a l’occasion de fréquenter l’école primaire de Lhithe, avant d’intégrer le Couvent Loreto, à Limuru, où elle poursuit son enseignement secondaire. La petite Kényane, déjà brillante, est une élève appréciée et épaulée par ses professeurs. Ces derniers l’aident à se procurer une bourse d’études, provenant de l’administration américaine de John F. Kennedy. C’est ainsi qu’elle débarque dans le Kansas et entre au lycée Mont Sainte Scolastique. En 1964, Wangari Maathai devient la première femme de toute l’Afrique de l’Est à être bachelière dans la section biologique. Dès lors, elle prend le chemin de la Pennsylvanie, en 1966, pour faire ses études supérieures, mais elle rentre très vite au Kenya, où elle a une proposition d’emploi. Elle est de plus en plus sollicitée et ses qualifications lui ouvrent de nombreuses portes. Wangari Maathai quitte de nouveau son pays natal pour l’Allemagne et intègre l’Université de Munich. La Kényane devient un globe trotteur avide d’instruction ; après Munich, elle se retrouve à l’Université de Nairobi où elle travaille au côté de R. R. Hofmann, en tant qu’assistante de recherche en médecine vétérinaire, et où elle obtient également son doctorat en 1971. En 1977, elle crée la Ceinture verte, un mouvement écologique qui gagne très vite un grand nombre de femmes kényanes. Elles se mettent à planter des millions d’arbres dans le pays afin d’assurer la qualité du sol, et contribuent à faire naître et à établir la réputation de Maathai, surnommée, dès lors, par ses compatriotes la Femme des arbres. Devenue professeure dans sa faculté, Wangari Maathai enseigne alors l’anatomie vétérinaire ; elle finira par obtenir le poste de doyenne dans cette même faculté. En outre, elle accède à la tête du conseil national des femmes du Kenya. Dans les années 1990, sa notoriété grandit considérablement et la Kényane s’intéresse de plus en plus à la politique de son pays. Elle s’impose fortement dans les manifestations politiques et pose même sa candidature à la présidence en 1997. Elle est, dès lors, victime de complots internes dans son propre parti et se voit écartée des élections. Wangari Maathai connaîtra plusieurs incarcérations, notamment sous le mandat de Daniel Arap Moi, durant lequel cette fervente défenseuse de la nature s’est opposée à la construction du palais du Président qui allait engendrer la destruction d’un bon nombre d’arbres. Malgré la virulence de ses positions, elle a toujours tenu à prôner la non-violence. Grâce à son statut, la Kényane participe à des programmes internationaux, comme en 2002, lorsque l’Université de Yale la convie pour le Global Institute of Sustainable Forestry. En 2004, elle reçoit le très distingué Prix Nobel de la Paix qui vient consacrer son œuvre en faveur de l’écologie, de la démocratie et de la paix. Au mois d’octobre 2008, on la retrouve à la conférence d’ouverture du World Forum Lille, dans le cadre de l’avant-première mondiale du film « Nous resterons sur Terre ». Le 25 Septembre 2011,  la femme des Arbres s’éteint des suites d’un cancer, laissant l’Afrique toute entière en deuil.

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