Critique / Noureev / Ralph Fiennes

Noureev (The White Crow) retrace les premières années du légendaire danseur de ballet russe Rudolf Noureev, jusqu’à son évasion dramatique vers l’Ouest en 1961, en pleine Guerre Froide, à l’aéroport de Paris. Le danseur d’origine ukrainienne Oleg Ivenko interprète Noureev, tandis que Ralph Fiennes est Pushkin, le directeur du ballet de Leningrad qui a reconnu le talent incroyable de Noureev.

Pigrai a lu les nombreuses critiques au sujet de ce film. Certaines sont élogieuses, d’autres évoquent un manque de panache. Vous comprendrez pourquoi Pigrai ne donne jamais de notes à un film…

Ralph Finnes a voulu nous faire comprendre la construction de la personnalité de ce génial danseur et l’importance des rencontres qui on modelé ou changé son destin. Le film aurait pu gagner en puissance en étant mieux construit dans sa narration. Il aurait pu s’élever jusqu’à l’apothéose en se basant sur l’énergie du remarquable danseur Oleg Ivenko, le suspense de la séance de l’aéroport et les flashback sur son enfance. Il y a aussi quelques longueurs qui alourdissent le film.

Le film est remarquable pour son esthétique (Photographie et décors). Tourné sur caméra Arriflex, pellicule Kodak 16mm, comme dans les années 60, l’image a cette belle qualité argentique qui colle avec cette époque. Certaines prises de vues de Paris de ces années ont été intégrées à merveille et c’est un plaisir de revoir le Paris de cette période.

Les dialogues avec Le professeur Alexander Pushkin (Ralph Finnes), à ne pas confondre avec le poète Alexandre Pouchkine, sont intéressants mêmes s’ils sont peu nombreux. « La technique n’est pas une fin en soi, c’est ce qu’on veut raconter qui fait l’essence de l’art » .

Les flashback sur l’enfance de Noureev sont magnifiques esthétiquement et importants. Les critiques négatives à ce sujet portent sur la façon de les intégrer au film mais contrairement à ce qui a pu être écrit à ce sujet, elles ne sont pas inutiles mais au contraire capitales pour comprendre d’où vient Noureev et la construction de sa personnalité.

De nombreuses critiques portent sur l’interprétation sans saveur d’Adèle Exarchopoulos et sur son absence de sensualité. Elle interprète un personnage sobre mais d’une importance capitale pour le destin du prodigieux danseur. Son abnégation face au caractère trempé de Noureev, en le laissant libre de ses choix, fait de son personnage une femme qui s’efface, sans saveur particulière pour le spectateur mais pourtant si primordiale face au destin de celui qu’elle aime.

Pigrai conseille ce film même s’il lui manque une construction qui aurait pu en faire un chef d’oeuvre. Oleg Ivenko est brillant comme danseur mais il lui manque une dimension d’acteur pour interpréter la fougue et la personnalité de Noureev. Finnes aurait pu exploiter davantage la prestation de danse à Paris en 1961 pour en faire le point culminant du film et faire de la danse la base du rythme du film.

Pigrai

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s