Portrait / Agnès Varda

Agnès Varda vient de nous quitter. Elle laisse derrière elle une cinquantaine de films. Elle a été une des rares femmes cinéastes de la nouvelle vague des années 60.

Née Arlette, parce qu’elle a été conçue en Arles, Agnès Varda grandit rue de l’Aurore, à Bruxelles, avec son père grec, sa mère et ses quatre frères et soeurs. Elle quitte en 1940 la Belgique bombardée pour rejoindre Sète, où elle passe son adolescence, avant de monter à la capitale. Elève de Bachelard à la Sorbonne, étudiante à l’Ecole du Louvre, elle obtient un CAP de photographie, sa première passion. 

Agnès Varda : « On est ouvert au hasard et le hasard apporte les choses »

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Agnès Varda a trois vies, artistiquement parlant. Dans la première, elle est photographe, accompagnant de 1948 à 1960 le Festival d’Avignon et le Théâtre National Populaire de Jean Vilar. Dans la deuxième, elle est cinéaste, avec un premier film La Pointe Courte réalisé en 1954, avec deux comédiens, et pas des moindres : Philippe Noiret et Sylvia Monfort. Un film précurseur de la Nouvelle Vague avec peu de moyens, sa liberté, et sa façon de mêler fiction et regard documentaire, deux faces du cinéma avec lesquelles elle joue sans cesse depuis. Côté fiction Cléo de 5 à 7Le BonheurLes CréaturesL’une chante, l’autre pas, et Sans toit ni loi, qui sera Lion d’Or à la Mostra de Venise en 1985, avec l’extraordinaire interprétation de Sandrine Bonnaire. Ou encore Jacquot de Nantes, hommage très émouvant à l’enfance de Jacques Demy, son compagnon de 35 ans. Côté documentaires, on retrouve quantité de films petits et grands, dont Opéra-Mouffe, Daguerréotypes, Mur murs, Les Glaneurs et la glaneuseLes Plages d’Agnès et le dernier à ce jour : Visages, villages, cosigné par l’artiste JR. Mais comme dans le diptyque Kung-Fu Master / Jane B . par Agnès V., avec Jane Birkin, la frontière entre fiction et documentaire est toujours indécise. L’ensemble de ses films pourraient prendre le titre de celui qu’elle a réalisé en 1982 : Documenteur. Une œuvre à la fois très personnelle, comme un journal intime des différents moments de sa vie, et très ouvert aux autres, notamment à ceux que la société a mis sur le côté, à la marge. Et voilà qu’il y a une quinzaine d’années, surgit la troisième vie d’Agnès Varda : moins plasticienne qu’artiste visuelle, comme elle préfère dire, depuis qu’en 2003 Hans Ulrich Obrist l’a invitée à monter une installation à la Biennale de Venise. Ce fut Patatutopia, ses pommes de terre en forme de cœur, ridées et germées, et l’artiste elle-même en robe patate. Nombreuses installations depuis, de Lyon à Gand, de la Fondation Cartier à Paris au CRAC de Sète, de Bâle à Pékin, en passant par la Chapelle Saint-Charles à Avignon, où étaient exposées les photos de sa première vie. Depuis bientôt 70 ans qu’Agnès Varda crée des images, comment se passe la fabrication ? A-t-elle compris pourquoi elle en éprouve le besoin ?

Son premier court métrage

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