« L’incroyable histoire du facteur Cheval »
Nils Tavernier relate avec une émouvante sobriété la vie de cet homme humble qui a construit dans la Drôme pendant plus d’un tiers de sa vie un monument qui attire chaque année des foules de touristes.
« A la source de la vie je puise mon inspiration. »
A la fin du XIXème siècle, cet homme « qui n’était pas fait pour vivre dans ce monde » et qui a tant de difficulté à parler avec ses semblables, effectue jour après jour ses 33km de marche journalière pour sa tournée de facteur, avant d’entamer sa deuxième journée de labeur pendant laquelle il s’attèle corps et âme à la construction de son chef d’œuvre : un palais d’inspiration orientale pour sa fille Alice. Empli de pudeur et d’humanité, et formidablement interprété par Jacques Gamblin et Laetitia Casta, ce film émeut et bouleverse à la fois.
« Il y a des films qui nous font réaliser la beauté et la force créatrice qui peuvent se cacher au plus profond d’un personnage à priori peu expressif et introverti. Ce film décrit la vie d’un homme simple, à la fin du XIXème siècle, qui effectue chaque jour un long périple à pied à travers des collines escarpées pour distribuer le courrier aux habitants des environs. Le paradoxe est que cet homme, qui fait office de porteur de messages, est lui-même incapable d’entrer en communication avec ses semblables, tant il est empêtré dans une pudeur maladive. La nature est son refuge et sa source d’inspiration. Une femme perçoit cependant l’âme de cet homme, au-delà de son apparence rugueuse et fermée. Par son attention et sa patience, elle sait l’apprivoiser et ils ont une fille. Cette enfant qu’il se met à adorer à sa manière lui donne alors l’inspiration et la force d’entamer un projet fou : celui de construire un palais à son image. Tout ce que cet homme était incapable d’exprimer verbalement, il le manifeste alors à travers cette construction sortie de son imagination. A ce stade, l’intensité émotionnelle ne fait que croître. On ressent le désespoir de cet homme à ne pas pouvoir communiquer. Et l’on est ébloui par le contraste entre son caractère pudique et renfermé, et la magnificence du palais qu’il se met à construire, traduisant tout l’amour qu’il ne peut exprimer autrement. On ne peut qu’être touché également par le profond respect dont font preuve la femme et les enfants envers ce chef de famille taiseux et obstiné ; leur amour simple pour ce père finissant par se muer en admiration pour le bâtisseur qu’il était devenu. On comprend alors le cadeau inestimable de l’entourage qui, en ne le condamnant pas et en ne le jugeant pas, a finalement permis à cet être de se trouver lui-même et de se réaliser à travers son art. »
Certains s’expriment volontiers par des mots,
d’autres par des silences emplis d’émotion,
et d’autres encore par leurs gestes.
Certains sont des êtres d’actions,
d’autres préfèrent collectionner les objets,
et d’autres encore choisissent l’art…
Et vous, avez-vous un mode d’expression favori?