Bernard Moitessier repose au Bono, près d’auray en Bretagne, Morbihan, après une « longue route », décrite dans le livre « tamata et l’alliance ». Ce parcours extraordinaire et simple à la fois nous enseigne l’essentiel: vivre en osmose avec la nature et avec sa nature, vivre l’autonomie la plus totale, en toute sécurité, malgré des éléments naturels parfois puissants. Il a fini sa vie par un plaidoyer pour les arbres fruitiers au coeur des villes et des villages pour l’autonomie alimentaire des habitants des cités.

« Il faut bien admettre que l’espèce humaine est conduite par des hommes à moitié fous. Espérons que les femmes sauront un jour se réveiller pour préserver la vie. » / Bernard Moitessier










Bernard Moitessier est un navigateur atypique. Il est le père fondateur, le mentor de toute une génération de marins professionnels ou amateurs, qui adolescents, ont rêvé en dévorant son best-seller « La longue Route » publié chez Arthaud dans les années 1970. Il participe au Golden Globe en 1969, premier tour du monde en solitaire et sans escale qui n’est autre que « l’ancêtre » du Vendée Globe, et qui passionne déjà le public. Moitessier, largement en tête de la course, qu’il doit en toute logique remporter, prouve qu’il est un grand régatier, en plus de régaler de sa magnifique plume…mais avant le passage du Cap Horn, décide de « tourner à gauche » et poursuivre sa route vers les îles de Polynésie, abandonnant tout rêve de victoire. Le journal anglais Sunday Times, organisateur de la course sur une idée de Sir Francis Chichester, ne comprend pas. La gloire, un globe en or et une prime de 5000 livres sterling sont promis au vainqueur. Et pour se justifier de cette décision, Moitessier répond :
« On ne demande pas à une mouette apprivoisée pourquoi elle éprouve le besoin de disparaître de temps en temps vers la pleine mer. » / Bernard Moitessier
La légende Moitessier est née. Le Britannique Robin Knox-Johnston profite de cette aubaine pour remporter la course… en 313 jours sur une coque de noix d’à peine dix mètres.
« Quand on a côtoyé si longtemps les grandes étendues jusqu’aux étoiles, plus loin que les étoiles, on revient avec d’autres yeux… Partir de Plymouth pour revenir à Plymouth, c’est devenu au fil des temps comme partir de nulle part pour revenir nulle part. »



