Pépite lecture / Les étoiles s'éteignent à l'aube / Richard Wagamese

Pigraï vous conseille fortement ce livre puissant dans un style à la fois brut et plein de poésie. Ce roman vous embarque du début à la fin dans ce road movie (à pied et à cheval ) dans les montagnes canadiennes.

Livre sur le destin d’un homme , les ravages de l’alcool, la valeur d’un père et ce qu’est : être père. Apprendre aussi à ne pas juger quelqu’ un sans connaître sa vie.

Voir l’excellente critique ci dessous extraite du site : sens critique.

Avis sur Les Étoiles s’éteignent à l’aube

 Critique publiée parDameDePique le 24 juin 2018

Franklin Starlight n’a jamais vraiment connu son père, Eldon Starlight, cet homme ravagé par l’alcool. Durant seize ans, il a été élevé par le Vieil Homme et n’a rencontré son géniteur qu’une dizaine de fois, maximum. Jamais lorsque celui-ci était sobre. Aujourd’hui, Franklin n’attend plus rien de cet homme, cet inconnu. Pourtant, alors qu’il est mourant, Eldon Starlight appelle son fils à son chevet. Il a une demande singulière à lui faire : l’emmener mourir au cœur de la montagne, comme leurs ancêtres.
On suit le personnage de Franklin, un adolescent pleins de valeurs et de bonne volonté, qui cherche toujours à faire ce qui est juste, suivant l’enseignement que lui a transmis le Vieil Homme. Un Vieil Homme dont on sent l’importance dès les premières pages. Il a tout donné à Franklin : une éducation, de l’attention, les valeurs du travail, les secrets de la nature. En somme, il aura joué le rôle d’un père pour Franklin et c’est grâce à lui que l’adolescent est ce qu’il est aujourd’hui.
Et le « vrai » père ? Lui terriblement présent par son absence. Par ces rendez-vous où il ne s’est jamais pointé. Par ses excès d’alcool lors des rares rendez-vous non manqués. Par ses mensonges, ses silences. Même pas un père, quoi. Tout juste un géniteur. Un géniteur dont Franklin n’attend plus rien. Pourtant, lorsque celui-ci lui demande de l’emmener mourir en montagne, Franklin voit ici l’occasion d’enfin percevoir la vérité sur qui est son père, et qui il est lui-même. de son côté, ce voyage va être l’occasion pour Eldon d’enfin libérer sa parole et raconter son histoire. Pas dans le but de se faire pardonner ou pour rattraper le temps perdu, plutôt dans l’idée de léguer sa propre histoire à Franklin.
C’est une relation très forte et touchante qui se met en place au fil du voyage. La tension est omniprésente, la douleur aussi. Celle de Franklin qui a passé des années à espérer un père qui ne voulait pas de ce rôle (et qui n’en veut toujours pas). Celle d’Eldon qui a passé sa vie à fuir. À esquiver. À survivre tant bien que mal. Avec l’appel de la boisson, toujours plus fort, toujours plus irrésistible. Un homme qui n’a rien pour lui, que l’on n’a pas envie d’apprécier, surtout lorsqu’on le compare à son fils ou au Vieil Homme. Et pourtant.
Le style de Richard Wagamese est simple, épuré. Les dialogues sont peu nombreux, on est dans la contemplation de cette nature sauvage, de ces hommes, de cette histoire douloureuse. Et lorsqu’ils sont présents, ces dialogues ne pardonnent pas. Ils sont secs. Ils écorchent. Une écriture sobre, donc. Mais toujours juste et puissante. Remplie d’émotion.
Un roman magnifique, qui prend à la gorge et aux tripes. À lire absolument!

Biographie

Richard Wagamese, né en 1955 en Ontario, est l’un des principaux écrivains indigènes canadiens. En activité depuis 1979, il a exercé comme journaliste et producteur pour la radio et la télévision, et est l’auteur de treize livres publiés en anglais par les principaux éditeurs du Canada anglophone. Wagamese appartient à la nation amérindienne ojibwé, originaire du nord-ouest de l’Ontario, et est devenu en 1991 le premier indigène canadien à gagner un prix de journalisme national. Depuis lors, il est régulièrement récompensé pour ses travaux journalistiques et littéraires. Il est notamment le lauréat du Prix national de réussite indigène pour les médias et les communications 2012, et du prix 2013 du Conseil canadien des arts.
Parmi ses derniers romans en date, Indian Horse est sorti en février 2012 et a été récompensé par le prix du public lors de la Compétition nationale de lecture du Canada. En 2013, Wagamese a publié Him Standing, paru chez Orca Press. Medicine Walk (traduit en français sous le titre : Les Etoiles s’éteignent à l’aube) est quant à lui sorti chez McClelland & Stewart en avril 2014.
Richard a reçu le titre de docteur ès lettres honoris causa à la Thompson Rivers University de Kamloops en juin 2010 et à la Lakehead University de Thunder Bay en mai 2014. Il a été invité en 2011 pour donner des cours d’écriture à l’université de Victoria.
Richard Wagamese s’est éteint en mars 2017, à l’âge de 61 ans. Son dernier roman, Jeu blanc, paraît en septembre 2017.

Source : Éditions Zoé

.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s